Une nouvelle tendance chez certains jeunes diplômés de nos grandes écoles consiste désormais à dénoncer « le système » et à crier à la catastrophe écologique imminente. Ces jeunes plein d’avenir rompent le lien avec leurs concitoyens plus modestes et moins brillants qui ont pourtant financé, par leurs impôts, leurs longues et brillantes études. Ceux-ci espèrent donc en retour des innovations et des progrès techniques dont ils pourraient profiter. Leur destinée dépend en effet de la compétence et de l’efficacité des jeunes élites du pays.
Or, après de belles études et de grands voyages, voilà que certains jeunes diplômés, qui devraient se sentir redevables et se saisir des postes à responsabilités, préfèrent défendre le climat et exiger de leurs ainés des changements de mode de vie. On voit une part de nos plus brillants diplômés militer pour que les « petites gens » réduisent leur consommation de viande, abandonnent leur voiture diésel, évitent les villes pour ne pas les encombrer, implantent des éoliennes sur leurs territoires, que les paysans abandonnent leurs pratiques agricoles pour produire du bio afin de sauvegarder une campagne qu’ils ne connaissent pas.
Alors que le kérosène n’est toujours pas taxé, les jeunes militants qui n’hésitent pas à visiter toute l’Europe à des prix ridicules, interpellent nos gouvernants pour qu’ils fixent de nouvelles taxes sur les voitures thermiques, l’alimentation ou les produits phytosanitaires. Le prétexte est toujours le même, sauver la planète qui est devenue à leur yeux la seule cause digne d’être défendue. Il est vrai que les média, les universitaires et les leaders d’opinion déversent tant de messages anxiogènes sur le dérèglement climatique que tout étudiant normalement constitué est rapidement convaincu que l’apocalypse est inéluctable.
Les dirigeants accusés d’inaction climatique sont également la cible de nos jeunes révolutionnaires. C’est pourtant en France que l’énergie est la moins carbonée et que l’agriculture est la plus durable. Vouloir imposer des restrictions de production en comptant sur les importations pour combler les éventuelles pénuries est irresponsable à plusieurs titres. Au titre de l’économie de nos territoires, au titre de notre souveraineté alimentaire, et enfin au titre du climat puisque ce qui est importé est infiniment moins respectueux de l’environnement que les productions nationales. Malgré les démonstrations cent fois renouvelées rien n’y fait. Ils s’évertuent à vouloir rogner la liberté des petites gens pour répondre à leur éco-anxiété.
Si les générations précédentes laissent un passif environnemental et budgétaire incontestable, elles ont tout de même construit un actif précieux dont profitent largement nos chers enfants prodiges : patrimoine (bâtiments de France, gastronomie, savoir-faire artisanal), technologie, offre alimentaire pléthorique, hôpitaux ultra sophistiqués, médicaments, vaccins, réseaux (électrique, TGV, aérien, routier, numérique….). Quelle ingratitude que de dénoncer le passif tout en profitant allégrement des actifs.
Aujourd’hui la planète a besoin d’intelligence et de travail pour trouver les solutions qui résoudront les problèmes écologiques qui se posent. Les ingénieurs doivent inventer les technologies vertes qui élimineront les pollutions, les logisticiens doivent revoir les chaines de valeur pour réduire les transports, les marketeurs doivent revoir les emballages et la publicité, et les agronomes doivent trouver les nouveaux OGM qui rendront les plantes résistantes à la sècheresse, aux maladies et aux ravageurs.
Les meilleurs d’entre vous se doivent de reprendre le chemin du travail et de l’accomplissement collectif. Après avoir profité de vos études et des connaissances que vous avez acquises, c’est votre tour de vous occuper de vos concitoyens. Alors, chers « premiers de la classe », travaillez, prenez de la peine, inventez les solutions écologiques pour la planète. Poursuivez la grande histoire du progrès pour la prospérité du pays et le bonheur des petites gens !
Image par Goran Horvat de Pixabay
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