![« Il faut plus de dialogue sur l’évolution de la relation homme animal » Bernard Vallat (Interview)](https://www.europeanscientist.com/wp-content/uploads/thumbs/1076px-Horse_doctor_giving_medicine_to_a_horse_German_18th_century_Wellcome_L0019360-3lrgp8snpi4qam9rhzinsw.jpg)
Qui de plus compétent qu’un vétérinaire pour parler de la relation homme animal ? Surtout quand la carrière de celui-ci lui a permis de vivre de nombreuses expériences et d’exercer à des fonctions diverses aussi bien au niveau mondial que local, dans le public et dans le privé. C’est le cas de Bernard Vallat, qui après avoir commencé sa carrière en Afrique au service de l’aide aux populations pour l’élevage tropical, a ensuite connu la crise de la vache folle en tant que responsable des services vétérinaires au sein de la DGAL, puis a contribué au progrès du bien-être animal à la tête de l’OIE (aujourd’hui Organisation mondiale de la santé animale), pour finir sa carrière à la tête de la FICT (Fédération Française des industriels charcutiers traiteurs) où il a été confronté notamment à la controverse des nitrites. Un parcours impressionnant qui lui permet d’avoir une vision globale et de faire un constat lucide : qu’il s’agisse d’élevage ou de consommation, l’évolution de la relation « homme animal » est au coeur du débat politique et elle a besoin de plus de dialogue.
The European Scientist : Vétérinaire de formation, vous avez commencé votre carrière en Afrique. Pouvez-vous revenir sur cette expérience ?
Bernard Vallat : J’ai reçu une formation de vétérinaire complétée par une spécialisation en élevage tropical, puis en économie. A la suite de quoi, j’ai servi une vingtaine d’années en Afrique pour des missions d’appui au développement rural avec des financements de différents bailleurs de fonds : la France, la banque mondiale, le Canada, l’Allemagne…. J’ai travaillé dans cinq pays différents. D’abord au niveau local au milieu des éleveurs sahéliens comme chef de secteur, à un moment où il n’y avait pas encore de cadre africain formés pour cela. Ensuite au niveau régional comme directeur de projet couvrant certains pays d’Afrique. Enfin au niveau national comme conseiller de ministre de l’agriculture. Après cette expatriation qui a duré une vingtaine d’années j’ai exercé le leadership de la coopération française en élevage et agriculture comme chef de bureau au Ministère de la coopération où j’ai supervisé plus de 400 coopérants pour une quarantaine de pays dans laquelle la France avait des actions d’appui au développement.
TES. : Vous avez exercé à la DGAL (direction générale de l’alimentation ) au sein du ministère de l’agriculture en pleine crise de la vache folle, vous avez fait face également à l’épidémie de grippe porcine. Quelles leçons tirez-vous de toutes ces crises sanitaires ?
B.V.: Après 24 années je suis revenu au Ministère de l’Agriculture, mon Ministère d’origine, pour être responsable des services vétérinaires français en charge des questions de protection de la santé animale et de protection des consommateurs à travers l’inspection sanitaire des denrées d’origine animale (le lait la viande notamment). Il y avait 4000 agents et j’étais à la direction générale de l’alimentation pour diriger pendant 5 ans ces services. On avait beaucoup d’activité internationale avec notamment l’implication à Bruxelles pour l’harmonisation de la réglementation communautaire dans le domaine vétérinaire à la fois santé animale et sécurité sanitaire des aliments et on s’occupait de l’appui aux exportations de viande de produits d’origine animale en négociant avec nos collègues des pays tiers notamment pour les conditions sanitaires à l’exportation.
Avec la crise de la vache folle c’était la première fois qu’un risque alimentaire a été tant médiatisé aussi bien en France que dans le Monde. Et est apparu un procès notamment des médias de la capacité des services de l’administration à faire face à ces situations. Il y a eu beaucoup de critiques sur le fait que le Ministère de l’agriculture avait un conflit d’intérêt en soutenant à la fois les agriculteurs français et les consommateurs. Je peux dire qu’il n’y avait pas de conflits d’intérêt et personne dans mon service n’engageait sa responsabilité en négligeant l’intérêt des consommateurs pour défendre l’intérêt des éleveurs. Mais il y a eu ce procès qui a conduit à la création de l’agence sanitaire d’évaluation des risques, baptisée à l’époque « AFSA » pour apporter au gouvernement des conseils pour agir. Même les arrétés du ministère de l’agriculture devaient être soumis à l’avis de l’AFSA. Avant la création de cette agence nous avions recours à la communauté scientifique pour prendre des décisions. Nous avions le CNEVA (centre national d’études vétérinaires et alimentaires), un réseau d’une quinzaine de laboratoires de références, référent pour chacun des risques … malgré cela il y avait ce procès en conflit d’intérêt et au moment de la crise ce réseau a été placé sous la tutelle de la nouvelle agence. Voilà à quoi a conduit la crise. On peut dire cependant que le risque a été terriblement surestimé. Certes il y a eu un certain nombre de décès, mais aujourd’hui on sait qu’il y a eu plus de suicides d’éleveurs liés aux mesures qu’on a prises pour gérer ce risque que de cas très malheureux d’une cinquantaine de décès liés à cette maladie. Certains modèles prédictifs faisaient état de 500000 morts. Il y a eu une disproportion entre les moyens mis en œuvre pour gérer cette crise et le risque réel si on le compare à d’autres risques sanitaires pour lesquels il y a eu beaucoup moins de ressources avec beaucoup plus de dégâts humains. C’est un vrai scandale si on prend en compte les dégâts psychologiques et financiers apportés au monde de l’élevage.
Concernant la peste porcine classique (différente de la peste porcine africaine) il y a eu une épizootie extrêmement grave, une quinzaine de millions de porcs, soit sont morts, soit ont été abattus pour éliminer les foyers qui étaient apparus notamment en Belgique, aux Pays-Bas et en Espagne, extrêmement touchés. Grâce aux mesures prises en France et aux excellentes relations entretenues avec les éleveurs, on a évité que le virus ne pénètre dans notre pays. On a réussi à préserver nos frontières. On a même pu envoyer des vétérinaires pour aider les pays touchés.
TES. : Vous avez été directeur général de l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) et êtes familier avec les traités internationaux. Quel est votre avis sur le Mercosur en ce qui concerne le secteur agricole en général et celui de l’élevage en particulier ?
B.V.: Après les expériences de gestions de crises de la vache folle ou d’épizootie porcines, j’ai été élu pour trois mandats de cinq ans à la direction de l’Office International des Épizooties qui est devenu aujourd’hui l’Organisation Mondiale de la Santé Animale. C’est une organisation qui s’occupe des politiques vétérinaires de tous les pays du monde en faisant préparer et adopter des normes pour la sécurité du commerce mondial de tout ce qui est animal vivant ou produits d’origine animale. On introduit évidemment des mesures à conduire dans les pays pour éviter l’apparition de ces maladies ou pour les contrôler quand elles existent. Le fait de trouver des consensus mondiaux sur ces maladies a conduit à aider à l’éradication de ces maladies.
Au coeur de cette organisation j’ai eu la chance de lancer pour la première fois la préparation et l’adoption de normes sur le bien-être animal. Et on a réussi à trouver des consensus de normes mondiales sur l’abattage des animaux, sur le transport d’animaux vivants, sur le mode d’élevage d’animaux vivants (par exemple, les vaches laitières). Ces travaux continuent, pour traiter des modes d’élevages de toutes les autres espèces animales. Sous ma direction on avait avancé sur un nombre de chapitres clés. L’intérêt de cette évolution c’était qu’il y avait une centaine de pays dans le monde qui n’avaient aucune législation couvrant les questions de bien-traitance ou de bien-être animal et grâce à l’adoption des normes et bien aujourd’hui, je crois que tous les pays du monde ont enfin une législation qui protège les animaux…Une avancée majeure liée à l’initiative de l’OIE.
Et enfin un acquis que je revendique : la situation de la santé animale mondiale est très largement liée aux capacités des services publics vétérinaires pour imposer des mesures qui permettent d’éviter l’introduction de maladies ou bien de les contrôler quand elles apparaissent et là on avait fait adopter des normes sur la qualité des services vétérinaires et les moyens minimaux en terme de formation ou de moyens logistiques dont ils doivent disposer. 140 pays ont sollicité un audit par les experts de l’OIE, et ont respecté leurs recommandations.
Pour vous dire quelques mots sur le Mercosur enfin : dans tous ces grands traités internationaux qui ont pour objet d’établir des relations privilégiées entre deux blocs, cela englobe tous les secteurs, dont le secteur agricole; vu le poids des lobbys non agricoles c’est l’agriculture qui sert souvent de variable d’ajustement. Mais si l’on veut négliger l’intérêt du secteur agricole d’un des deux blocs pour privilégier d’autres secteurs tels que l’aéronautique et l’automobile, eh bien il faut dédommager les agriculteurs. Pour la viande issue des pays du Mercosur, qui arriverait à 40 % ou 50 % moins cher, il faudra subventionner plus les éleveurs européens.
TES. : Vous présidiez il y a peu la FICT (Fédération Française des industriels charcutiers traiteurs), vous étiez donc à la fois concernés par des problématiques liées à l’élevage et d’autres liées à l’alimentation. Quelles sont-elles ? Quels sont les enjeux de l’agro-industrie au niveau européen et français ?
B.V.: Il faut savoir qu’il y a deux organisations : la CNCT qui s’occupe des petits artisans charcutiers et la FICT qui s’occupe des entreprises de plus de 30 salariés (en tout environ 300 entreprises), c’est cette dernière que j’ai présidée pendant cinq années. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec le secteur privé alors qu’avant je travaillais plutôt avec le service public. J’ai du m’adapter au monde de l’entreprise. J’ai pu travailler sur la gestion de polémiques relatives aux produits et à leurs risques supposés notamment la charcuterie et le dossier des additifs qui m’a pris beaucoup de temps.
Les nitrites sont supposés être des cancérogènes potentiels : j’ai passé beaucoup de temps à démontrer qu’il y avait un « effet dose » comme dans énormément de situations similaires. En gérant les doses à utiliser le risque était énormément minimisé, un message qui passe très mal dans les médias. J’ai beaucoup travaillé pour le faire passer, avec succès car il y a eu de nombreux débats parlementaires en France et au niveau communautaire pour leur interdiction pure et simple sous la pression de très puissantes organisations. La science l’a emporté et ils sont toujours autorisés, aux doses qui permettent de rendre ces produits sains parce que ces additifs empêchent la prolifération de certaines bactéries tout en préservant la santé du consommateur.
Il y a un autre enjeu sur lequel j’ai beaucoup travaillé. C’est le déséquilibre au niveau commercial entre les acheteurs et les vendeurs. Par exemple, à la FICT, on avait 300 entreprises, mettant des produits en marché et en moyenne 80 % de ces produits sont achetés par la grande distribution qui représente seulement cinq acheteurs, donc vous voyez un peu la disproportion des puissances dans les négociations. Il y a des déséquilibres surtout que ces blocs acheteurs ont tendance à se regrouper pour des centrales d’achat qui limitent encore le nombre d’interlocuteurs à qui nos vendeurs peuvent proposer leurs produits.
TES. : De par votre cursus et votre expérience vous avez beaucoup réfléchi sur l’importance du lien “homme animal”, aussi bien sur les plans historique, sociétal, économique et environnemental. Quel enseignement tirez-vous de cette relation ? Quel rôle joue le vétérinaire dans cette relation ?
B.V.: Cette relation est fondamentale. La vision de ce qu’est ou doit être cette relation détermine énormément de prises de positions sociétales. On part en fait historiquement de la définition cartésienne de l’animal objet ; dans notre législation l’animal est toujours considéré comme un bien, bien qu’il y ait des articles de loi qui le qualifient d’être sensible. Ainsi lors d’une succession, l’animal fait partie des meubles. Il a toujours un statut d’objet malgré quelques digressions législatives qui ne lui ont pas été utiles pour le moment. Cette différence fondamentale entre l’homme et l’animal est de plus en plus remise en cause par les sociétés urbanisées qui ont perdu le lien historique avec le monde rural : ils ont une vision de l’animal qui conduit à le considérer comme porteur de droits de plus en plus proches de celui de l’homme. Et il y a une pression considérable qui s’exerce par cette base urbaine de la société et reprise par les élus qui ont tendance à vouloir légiférer pour rapprocher les droits des animaux de ceux de l’homme et cela va jusqu’à remettre en cause les capacités de l’homme à utiliser l’animal pour le consommer ou pour l’utiliser pour ses loisirs ou pour la science. Cela peut aller jusqu’à la remise en cause de l’équitation ou de l’animal de compagnie qui est assimilé à l’esclave de son propriétaire.
Le thème des droits de l’animal n’étant pas suffisamment porteur pour les groupes de pression, ils s’orientent vers deux autres angles d’attaque : les risques santé liés à la consommation des produits animaux avec des conclusions souvent erronées mais publiées (on influence les chercheurs et leurs indépendances) ; un deuxième axe passe par l’environnement : on impute à l’élevage des risques environnementaux sur le changement climatique, très disproportionnés par rapport à la réalité, ceci impacte nos filières d’élevage de manière considérable.
Le dialogue sociétal étant essentiel dans ce domaine, j’ai fait une publication à l’académie de médecine sur le rôle potentiel du vétérinaire comme médiateur dans la relation homme animal. La formation du vétérinaire le prédispose à être à l’interface entre l’homme et l’animal (1).
TES. : La consommation de viande bien que toujours très populaire auprès des consommateurs est de plus en plus déconsidérée du point de vue de certains prescripteurs alimentaires (on pensera par exemple à des applications comme Yuka ou au Nutri-Score). Quelle analyse faites-vous de ces outils qui influencent la consommation ?
B.V.: J’ai évoqué le poids des animalistes par rapport à la construction de l’opinion et les attaques qui portent sur les risques santé et environnementaux qui sont très largement exagérés du fait de cette évolution de la perception de la relation homme animal ; pour l’environnement, la FAO avait fait un rapport en 2012, sur le fait que 18 % des émissions de gaz à effet de serre seraient dues aux ruminations. Cette information a été reprise par tous les médias du monde pour accuser l’élevage d’être un acteur clé du changement climatique. Les prescripteurs alimentaires se basent sur ces affirmations, où il y a une exagération du risque pour attaquer injustement des produits qu’on évoque. Je vais vous donner un exemple, le Nutri-Score. Cet outil a été créé pour limiter l’épidémie d’obésité, en comparant des produits qui sont des facteurs d’obésité et d’autres qui sont plus vertueux. Il y a un algorithme très complexe qui donne un classement qui va de A à E avec un code couleur associé : le A étant le vertueux et le E, l’aliment à ne pas acquérir. C’est comme cela, en tout cas, que les consommateurs l’interprètent dans les rayons de supermarché. Et bien on s’aperçoit que cet algorithme est très défavorable aux produits contenant des protéines d’origine animale par rapport à celles d’origine végétale, la protéine végétale étant considérée comme plus vertueuse que la protéine animale. Cela ne repose sur aucune base scientifique et quand on demande des explications, on nous répond « Ah oui mais c’est plus vertueux pour l’environnement. » C’est pour cela que je vous parlais du rôle de l’élevage dans le changement climatique et que la FAO était partie à 18 % d’émissions de GES liées à l’élevage et face au tollé de la communauté scientifique ,est passée de 18 à 14%. Il paraît récemment que ce chiffre est passé sous les 10%. Qu’il s’agisse de Yuka, ou du Nutri-Score, ils surfent sur ces résultats qui sont contestables sur le plan scientifique.
TES. : Vous défendez la légitimité du débat sociétal, y compris sur des sujets très controversés. Mais est-il encore possible de débattre de tous les sujets ?
B.V.: Il y a une pression animaliste qui intoxique le débat public, et aujourd’hui c’est extrêmement difficile de débattre face à des gens qui sont complètement bloqués sur leurs opinions qui en font souvent leur profession et reçoivent des subventions de l’industrie étrangère de la viande produite en laboratoire. On a face à nous des débatteurs extrémistes qui provoquent des décisions législatives qui sont complètement disproportionnées par rapport aux risques qu’elles sont censées gérer. Heureusement nous pouvons encore dialoguer avec des ONG modérées avec qui on peut trouver des solutions acceptables pour tous. Je viens de préfacer un ouvrage de Juan Pascual intitulé « Pourquoi être omnivore pour votre santé et celle de la planète » (2) qui répond à de nombreuses questions que se pose le public sur ces sujets.
(2) Juan Pascual, Pourquoi être OMNIVORE Pour votre santé et celle de la planète, EDRA éditions 2024
Par https://wellcomeimages.org/indexplus/obf_images/86/dc/4a96d46d0d1581532420a069c5ee.jpgGallery: https://wellcomeimages.org/indexplus/image/L0019360.htmlWellcome Collection gallery (2018-03-30): https://wellcomecollection.org/works/wb4aqmdf CC-BY-4.0, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=35990245
👏Bravo !
Excellente interview de Bernard Viallat, passionnante sur les relations aux animaux domestiques, et sur la gestion administrative des questions sanitaires et ses méfaits humains.
J’ai connu des éleveurs ruinés du jour au lendemain par l’abattage intégral de leur cheptel par « précaution », là où leurs collègues étrangers font une véritable quarantaine totalement étanche permettant aux bêtes indemnes de survivre.
La casse humaine est souvent disproportionnée face au risque réel.
Excellent titre mettant en avant le dialogue entre professionnels comme méthode plutôt que la démagogie politique pour contenter une foule d’ignorants.
Je me permets un point de désaccord :
le traité avec le Mercosur permet des échanges dont globalement bénéficient tous les acteurs, à commencer par les consommateurs et les contribuables.
Le protectionnisme n’a jamais enrichi aucun pays, bien au contraire.
Quant à compenser les producteurs Francais pour leur manque de compétitivité, je pense que cette entorse au libéralisme économique serait une erreur : les subventions à l’agriculture française et européenne sont la raison des moindres performances économique et environnementale des agriculteurs et éleveurs, en maintenant des pratiques obsolètes nuisibles ainsi qu’une bureaucratie et un encadrement para agricole pléthoriques et nuisibles.
Le travail mécanique du sol ( labour et autres modes d’ameublissement et de mise à nu du sol ) est une aberration agronomique, environnementale, économique, qui détruit les sols européens et ruine les agriculteurs,
à contrario des bénéfices de l’ACS ( Agriculture de Conservation des Sols ),
qui vient fort à propos d’être recommandée par The Shift, sans toutefois s’il soit mentionné de méthode de transition.
Les agriculteurs subissent cet état de fait handicapant,
sans pouvoir en changer le cadre.
En effet, le travail aratoire est entretenu par les contraintes réglementaires de la PAC et les subventions associées,
qui compensent moins que l’ensemble des coûts induits, directs et indirects.
Voir l’étude SoCo du Joint Reseach Center de la Commission Européenne publiée en mai 2009.
La méthode la plus simple pour faire changer de systèmes de production est de supprimer subventions, encadrement, normes et interdictions.
En sont témoins tous les grands pays agricoles, passés massivement au Semis Direct ( sans aucun travail mécanique du sol ) il y a entre 40 et 20 ans : USA Canada Amérique Latine Australie.
Mais chez nous la transition brutale par suppression des subventions serait une boucherie sociale.
Il faudrait donc l’accompagner de reconversions et formations.
La Bulgarie a une association d’agriculteurs 100 % privés et autonomes, qui s’inspirent directement des Argentins, et à fait en 5 ans les progrès techniques que nous Français ne sommes pas parvenus à faire en 25 ans !
Idem de Ghanéens et Guinéens, qui ont fait une joint-venture avec des privés argentins, et mis seulement 7 ans pour multiplier leur rendement financier par 30. Un indicateur d’efficacité synthétique qui parle à tous.
Pour un vrai changement peut-être faudrait-il ouvrir le foncier aux agriculteurs étrangers. Il fut un temps où les meilleures fermes en France étaient tenues par des Belges, des Allemands, des Suisses, des Hollandais, des Italiens…
Et ils tiraient les autres vers le haut.
Ils ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre comme disait un certain Albert.