La France vient d’ouvrir la voie à l’expérimentation sur les drones épandeurs de pesticides pour une période de test de trois ans. L’objectif de cette période est in fine d’améliorer la productivité de nos cultures.
Dans le cadre d’une expérimentation de 3 ans, des drones épandeurs vont voler au-dessus des exploitations françaises « à haute valeur environnementale ». En effet, un arrêté datant du 26 août, publié le 8 octobre élargit cette méthode aux parcelles pentues labellisées bio ou à haute valeur environnementale (HVE). Pour rappel, l’utilisation de certains produits phytosanitaires dans l’agriculture biologique est autorisée. Jusqu’à présent, les traitements aériens de l’agriculture biologique étaient toutefois interdits.
Tout exploitant désireux de faire partie de cette expérimentation doit effectuer une demande auprès du ministère de l’Agriculture. Elle sera limitée aux zones situées dans un périmètre de 500 mètres autour du bord des parcelles. De plus, au terme de cette période expérimentale, le gouvernement devra solliciter un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) pour vérifier l’utilité du projet.
Quels avantages pour les agriculteurs de traiter leurs cultures avec un drone ? Ils vont du gain – un drone, équipé d’un système de cartographie peut survoler une parcelle entière en quelques minutes – de temps aux gains de productivité – certains modèles sont en effet capables de pulvériser 5 à 6 ha par heure.
L’épandage par drone est tout particulièrement utile dans les zones difficiles (les pentes supérieures à 30%, par exemple). « Avec un tracteur, c’est quand même parfois dangereux de passer tout de suite après la pluie, parce que ça glisse », ajoute Corinne Kox, argiculteur luxembourgeoise qui fait partie des précurseurs en Europe de cette technique. Favoriser la pulvérisation des pesticides par voie aérienne permettrait ainsi de limiter les risques d’accident du travail. Enfin, l’agriculteur n’est pas en contact direct avec le produit.
La nouvelle n’enchante cependant pas tout le monde. Si l’épandage aérien était un phénomène marginal dans les cultures hexagonales, cet arrêté pourrait ouvrir cette pratique à un publique plus large, ce que déplorent les défenseurs de l’environnement. « Il va à l’encontre de l’interdiction européenne des pulvérisations aériennes de pesticides et de l’application très restrictive des dérogations qui existe depuis longtemps en France, notamment sous l’impulsion de l’ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho », déplore ainsi François Veillerette, président de Générations futures.
Même François Veillerette est cité dans European Scientist !
Qui va initier (le protocole expérimental) coordonner (la logistique) suivre sur le terrain et interpréter (de véritables statisticiens) cette expérimentation ?
Les agents du Ministère n’on manifestement plus les compétences et les capacités pour le faire.