Primaa, une statrup de la medtech française a développé un outil permettant d’assister les pathologistes dans les diagnostics du cancer du sein.
Le constant développement d’outils numériques innovants permet de réaliser des avancées majeures à nos systèmes de santé. Une récente étude de la Fondation pour l’innovation politique souligne en effet la multitude des enjeux de santé publique recouverts pas le développement du numérique : l’accès pour les patients à leurs données médicales en ligne, la dématérialisation (avec à la clé des baisses de frais et la sortie des déserts médicaux), un meilleur suivi du patient, une plus grande transparence sur la qualité des services, une réduction de la pression sur le personnel médical…
« Face à l’évolution de la démographie médicale, aux inégalités territoriales d’accès aux soins, à la hausse de la prévalence des maladies chroniques ou encore au vieillissement de la population et à la prise en charge de la dépendance, les technologies numériques recèlent d’énormes ressources pour améliorer les systèmes de santé », explique ainsi Serge Soudoplatoff, expert de l’Internet, cofondateur de Sooyoos, également auteur du rapport. Une dynamique qu’a bien compris le marché des startups, qui proposent des solutions innovantes aux enjeux de santé publique actuels.
C’est dans cette optique de démocratisation d’une couverture santé maximale dans un territoire morcelé et pour lutter contre la surcharge des centres de traitements médicaux – la grogne du personnel de la santé a fait la « une » très récemment – que Fanny, Stéphane et Marie Sockeel, médecin anatomo-pathologiste de profession, ont créé la société Primaa (anciennement Kee Lab) en septembre 2018. Cette dernière veut révolutionner la médecine en ligne grâce au recours à l’intelligence artificielle pour automatiser les diagnostics.
Pour se faire, elle a développé un premier outil qui cible le diagnostic du cancer du sein. Cet algorithme permet des analyses de lames automatiques, sûres et précises. Il a été développé en partenariat rapproché avec plusieurs pathologistes expérimentés, hôpitaux et laboratoires, afin de correspondre au mieux à leur besoins. Et le projet a su convaincre : l’entreprise a annoncé plus tôt cette semaine une levée de 2 millions d’euros auprès du Fonds Ambition Amorçage Angels, géré par Bpifrance. Un blanc seign conséquaent lorsqu’on sait que ce dernier agit pour le compte de l’Etat dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir.
« Cette levée de fonds va permettre de renforcer l’équipe de data scientists et de médecins afin de perfectionner les réseaux de neurones à la base des outils Primaa », a réagi Fanny Sockeel, PDG de Primaa. « Nous espérons ainsi nous positionner rapidement en tant que leader du diagnostic histologique », poursuit-elle. Une ambition bienvenue quand on sait que le cancer du sein est le plus fréquemment observé chez les femmes dans l’Union européenne et aux États-Unis (une femme sur neuf sera concernée au cours de sa vie) et qu’un diagnostic précoce peut faire une grande différence.