Le premier kit de détection de cellules souches cancéreuses a été conçu par une biotech installée en Creuse. Cet outil vise à obtenir un diagnostic plus rapide et plus précis sur la dangerosité d’une tumeur.
Carcidiag BioTech, une petite entreprise de biotechnologie, a développé un nouvel outil de lutte contre le cancer. Avec seulement six salariés, l’entreprise a mis au point un kit dédié au dépistage de cellules souches du cancer. « Notre système permet, ce qui n’avait jamais été fait jusqu’à aujourd’hui, de marquer les cellules souches cancéreuses, aussi dites cellules initiatrices de tumeurs. C’est la famille de cellules cancéreuses la plus agressive, résistante aux traitements et surtout celle à l’origine des métastases », indique Vincent Carré, le biologiste cofondateur et directeur scientifique de l’entreprise.
« Jusqu’à aujourd’hui, on n’était pas capable de tracer ces cellules souches du cancer (…) Notre kit permettra aussi de faire avancer la recherche, notamment en testant des protocoles ciblés contre les cellules souches in vitro. Notre ambition étant dans un second temps de trouver comment confiner ou bloquer la réplication de ces cellules responsables des métastases, et à terme de les détruire », explique Alain Queyroux, médecin ORL et rpésident du comité scientifique chargé d’accompagner le développement de Carcidiag.
SI le produit a été testé, encore faut-il le produire à une échelle intéressante. « Nous avons engagé les démarches pour faire homologuer nos kits pour le remboursement notamment par les mutuelles, mais le processus est long et dans l’immédiat le recours à notre diagnostic se fera sur prescription du professionnel de santé, aux frais du patient alors qu’il peut faire gagner un temps précieux au malade, et lui éviter de subir des traitements douloureux et pénibles moins finement ciblés » explique l’équipe.
« On peut penser qu’à l’échelle de cinq à six ans, si tout se passe bien, ce produit pourra être intégré dans la pratique clinique de routine », précise Christophe Ginestier, spécialiste du cancer du a l’Institut national de la santé et de la recherche médicale de Marseille et membre du comité scientifique. Déjà breveté pour le cancer colorectal, le dispositif le sera prochainement pour les cancers les plus communs : les cancers des voies aéro-digestives, les cancers hormono-dépendants (prostate, ovaires…) et gynécologiques.
L’entreprise estime que le potentiel de son marché se situe autour de 50.000 kits annuels vendus par pays.