Selon le rapport récent des experts de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité (IPBES), un million d’espèces sont (seraient) menacées ! On avance inéluctablement vers une 6ième extinction de masse des espèces vivantes pire même que celle ayant abouti à la disparition des dinosaures (- 65 Millions d’années). Cette formulation pourrait constituer le résumé choc de leur rapport. Une alerte du même tonneau que celles des catastrophismes devenus habituels concernant l’environnement, les biotechnologies, les pesticides, l’énergie … !
Il est tout à fait regrettable de voir que ces « experts » fondent leurs bases « scientifiques » et les conclusions qu’ils en tirent à partir de bases extrêmement fragiles car, en effet, on ne connait pas le nombre d’espèces qui existent, on ne connait pas plus le nombre de celles qui apparaissent que celles qui disparaissent. On ne sait pas non plus combien existe d’espèces devenues nouvelles au sein de tous les individus classés dans une espèce donnée.
Il est évident que selon les estimations du nombre d’espèces inconnues (qui varie, selon les experts eux-mêmes, de 1 million à 100 millions, belle imprécision !), la disparition peut être qualifiée ensuite de plus ou moins importante.
Ce n’est pas parce que l’on ne voit plus une espèce dans un environnement donné qu’il faut la mettre ipso facto dans la catégorie des espèces disparues ! La plupart du temps, elle a migré ailleurs dans un milieu où elle peut mieux prospérer.
De récents exemples ont été diffusés dans la presse ces derniers mois indiquant par exemples que des tortues marines étaient réapparues, que l’on avait pu photographier une panthère noire (absente des « radars » depuis plus de 40 ans) mais aussi que des animaux emblématiques tels les pandas, tigres, éléphants, thons, etc. étaient sur la bonne voie d’un maintien à un niveau qui ne fait plus craindre leur disparition !
Les experts sont-ils conscients du fait que le devenir de n’importe quelle espèce est soit d’évoluer soit de disparaître ! Vouloir stopper l’évolution en conservant, à tout prix, des espèces menacées n’ayant pas les capacités adaptatives leur permettant de survivre dans un nouvel environnement est voué à l’échec à plus ou moins court terme surtout si les conditions du milieu se modifient durablement.
Ces experts savent-ils que le Vivant subit en permanence des mutations ? moteur majeur de l’Evolution. Ludger Wess, un chercheur allemand publiait (en décembre dernier) que le blé, sur un seul hectare, subissait 20 milliards de mutations (auparavant, on estimait ce nombre à plutôt 1 million) … ce qui correspond à une moyenne de 160 mutations par grain. Même si le nombre de mutations est proche de l’estimation antérieure et n’est pas identique selon le milieu dans lequel vit un organisme donné (aquatique notamment) et selon l’organisme, les mutations sont à l’origine d’une biodiversité considérable et, ce, de manière constante. A cette genèse de biodiversité « naturelle », on peut y ajouter celle qui est due tout aussi « naturellement » à la reproduction sexuée.
Certains s’inquiètent aussi d’une menace de la perte de biodiversité pour notre alimentation (Graziano da Silva, Président de la FAO). Au cours des siècles précédents, l’agriculteur ne maitrisait pas grand-chose, subissait les aléas climatiques et les famines étaient nombreuses lorsque les conditions étaient défavorables (excès ou manque d’eau, températures extrêmes ; ravageurs). L’homme était donc obligé de repartir des plantes ayant « survécu » à la famine sur une base de biodiversité beaucoup plus étroite. Depuis le siècle dernier et grâce aux progrès considérables de la génétique, de la physiologie des plantes, des techniques agronomiques, nous avons su créer et augmenter cette biodiversité par l’utilisation de techniques d’amélioration de plus en plus sophistiquées et précises tout en sachant maintenant se focaliser sur des caractères précis.
Les progrès en termes de qualités agronomiques, de résistances/tolérances aux différents stress biotiques et abiotiques, de valeur d’utilisation sont spectaculaires. La biodiversité disponible qui existe au sein de chaque espèce cultivée est tout à fait considérable (un agriculteur peut, par exemple, choisir entre plus de 1500 variétés de maïs… c’est un peu moins pour les variétés de blé) et dans tous les cas, de nombreuses variétés sont créées chaque année (au moins 600 rien que pour la France).
On en est à un point tel de non compréhension des problématiques qu’on peut raisonnablement se demander si les tenants de la biodiversité tout comme ceux opposés au développement des biotechnologies ne distillent pas la peur et l’entretiennent volontiers pour s’assurer des subsides leur permettant d’obtenir des fonds pour les recherches devenues « à la mode » en raison d’une Ecologie mal comprise !
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Je suis fondamentalement d’accord avec cet article.
Rien n’est jamais stable.Monsieur Darwin nous l’a expliqué depuis fort longtemps.Toute la vie sur terre est dérivée des quartes acides nucléiques ATCG.
Les dinosaures ont disparu bien avant l’apparition de l’espèce humaine…
Quand on a lu ça, on ne peut que se dire que le grand Albert avait bien raison.