
Selon une étude relayée par Phys.org en mai 2025, l’évolution des habitudes sociales en Europe joue un rôle majeur dans la transformation actuelle des modes de transport. Bien au-delà des avancées technologiques, ce sont les comportements, les préférences et les valeurs des citoyens qui redéfinissent les systèmes de mobilité sur le continent.
Loin d’être uniquement technique, cette révolution s’ancre dans une réalité culturelle. La possession d’une voiture n’est plus perçue comme une priorité, notamment chez les jeunes générations. Le véhicule personnel, longtemps symbole de statut, d’autonomie et de réussite, tend à être remplacé par des services de mobilité à la demande. Des plateformes telles qu’Uber, Cabify ou Lime permettent de se déplacer de manière souple, sans les contraintes liées à l’achat ou à l’entretien d’un véhicule.
Cette évolution s’inscrit dans le phénomène désormais bien identifié du « Peak Car » : une baisse notable de l’obtention de permis de conduire, combinée à une stagnation des ventes de voitures particulières. Divers facteurs expliquent cette tendance : coût élevé de l’automobile, préoccupations environnementales, recherche de flexibilité, ou encore adaptation aux usages urbains. Le mode de transport devient un outil parmi d’autres, choisi selon les besoins immédiats plutôt qu’en fonction d’un attachement symbolique.
Par ailleurs, l’industrie des transports est amenée à se repositionner. Les chercheurs soulignent que les efforts ont longtemps été concentrés sur les performances des véhicules (efficacité énergétique, automatisation, connectivité) sans toujours intégrer les attentes des usagers. Désormais, les solutions de mobilité ne peuvent être dissociées des réalités sociales, économiques et géographiques.
Cette mutation s’observe également dans la perception des nouvelles technologies. Les véhicules électriques, malgré leurs bénéfices environnementaux, suscitent encore des doutes : autonomie limitée, coût trop élevé, manque d’infrastructures de recharge. Quant aux véhicules autonomes, ils soulèvent de nombreuses questions éthiques et juridiques, notamment en cas d’accident. Ils posent également des problèmes de protection des données personnelles, puisque l’utilisateur doit partager ses trajets avec le système.
En parallèle, les modes de transport légers comme les vélos et trottinettes électriques gagnent en popularité. Ils sont rapides, abordables, adaptables à différents contextes urbains, et facilement combinables avec les transports en commun. Ces formes de mobilité multimodale séduisent un large public, au-delà de la seule population jeune.
Cependant, la transition vers une mobilité durable et partagée ne concerne pas l’ensemble de la population de manière équivalente. Dans les zones rurales ou peu desservies, ou pour certaines familles, le véhicule personnel reste indispensable.
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