Dans un rapport publié mercredi, L’Agence nationale de sécurité sanitaire française remet en question l’efficacité des masques antipollution.
Le masque tombe ! L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié un rapport explosif remettant en question le bien fonde du port de masques « antipollution » en l’absence de données attestant d’un réel bénéfice sanitaire pour le grand public. « Si l’efficacité d’un masque testé en laboratoire peut s’avérer élevée, elle ne reflète pas pour autant l’efficacité en conditions réelles d’utilisation », souligne le rapport de 150 pages. « En effet, l’efficacité diminue du fait d’un mauvais ajustement au visage, du manque d’entretien du masque, de l’absence de formation de l’utilisateur, d’une activité physique intense, etc. »
« La question de l’intérêt de recommander à la population le port d’équipements de protection individuelle (EPI) est régulièrement posée », rappelle l’agence. Saisie par les ministères de la Santé et du Travail en 2015, elle a conclu que les bénéfices liés au port de ce masque étaient « insuffisants » au regard « des données disponibles ». Pour expliquer cette insuffisance elle site plusieurs facteurs : « l’efficacité diminue du fait d’un mauvais ajustement au visage, du manque d’entretien du masque, de l’absence de formation de l’utilisateur, d’une activité physique intense, etc ».
L’Anses ne rejette cependant pas en bloc l’usage des ces maques. Elle concède que « ces écarts peuvent être plus ou moins maîtrisés en milieu professionnel. « Cela n’est pas garanti pour le grand public » met-elle toutefois en garde. Par ailleurs, le port de ce type d’équipement « peut donner un faux sentiment de protection à son utilisateur et entraîner des comportements conduisant éventuellement à une surexposition aux polluants » souligne-t-elle. En outre, la plupart des masques sur le marché sont conçus pour protéger des particules, mais pas des substances à l’état gazeux.
« Si on décide de porter un masque, il ne faut pas le faire à la légère », explique Guillaume Boulanger de l’Anses. « Cela implique d’être formé, d’être rasé, de bien tester s’il est ajusté au visage, s’il est bien entretenu etc. Parce qu’un masque fonctionne s’il est lavé régulièrement, s’il est changé. Or le grand public n’est pas informé pour entretenir correctement ce masque. » Aussi, l’Agence rappelle « l’importance d’agir en priorité à la source », en « limitant les émissions de polluants ».