
Une étude menée par une équipe internationale, dirigée par un chercheur de l’University College London (UCL), met en lumière un lien fort entre le partage des repas et le bien-être. Publié dans le World Happiness Report, ce travail analyse comment la fréquence des repas pris en compagnie influe sur la satisfaction de vie à travers différentes cultures et régions.
Les chercheurs ont utilisé les données du Gallup World Poll, qui a interrogé plus de 150 000 personnes dans 142 pays entre 2022 et 2023. Ces données révèlent que les pays où les repas sont souvent partagés enregistrent un niveau de satisfaction de vie plus élevé. Comparés à ceux qui mangent seuls, les individus partageant régulièrement leurs repas déclarent une évaluation de vie supérieure d’un point en moyenne sur une échelle de 0 à 10.
Pour mesurer ces effets, les chercheurs ont exploité des outils statistiques sophistiqués, ajustant les résultats en fonction de variables telles que l’âge, le revenu et la situation familiale. Les comparaisons ont révélé que la fréquence des repas partagés est un indicateur de bien-être aussi puissant que le niveau de revenu. «Nous savions déjà à quel point les liens sociaux sont importants pour le bien-être, mais nous avons été surpris par la force de la relation entre le partage des repas et l’évaluation positive de la vie», explique le Dr Alberto Prati, co-auteur de l’étude.
L’analyse des tendances montre que l’Amérique latine et les Caraïbes sont les régions où les repas sont le plus souvent partagés, avec environ neuf repas communs par semaine. En Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande, ce nombre atteint huit. En revanche, l’Asie du Sud et l’Asie de l’Est affichent des moyennes plus faibles, respectivement quatre et six repas partagés par semaine.
«Ces résultats offrent des perspectives intéressantes pour les politiques publiques et soulignent l’importance du nombre de repas partagés comme un indicateur comparatif prometteur pour les recherches sociales», ajoute le Dr Prati. Cette étude met ainsi en avant l’importance des interactions sociales dans la vie quotidienne et leur rôle crucial dans le bien-être individuel et collectif.
Image by Karolina Grabowska from Pixabay