
Une étude parue dans la revue PLOS One révèle que la domestication de la vigne en Italie a été un processus lent et progressif, s’étalant sur plusieurs millénaires. Les travaux, dirigés par Mariano Ucchesu de l’Université de Montpellier, ont porté sur plus de 1 700 pépins de raisin découverts sur 25 sites archéologiques italiens et méditerranéens, couvrant une période de 7000 ans, du Néolithique au Moyen Âge.
L’analyse morphologique des graines a montré qu’avant 1 000 av. J.-C., la quasi-totalité des pépins possédaient les dimensions et les formes caractéristiques de la vigne sauvage actuelle. Cela indique que les raisins consommés à cette époque provenaient très probablement de la cueillette et non de cultures organisées.
À partir d’environ 1 000 av. J.-C. jusqu’à 600 ap. J.-C., la majorité des pépins présentent des traits proches des variétés domestiquées, bien que la variabilité reste importante selon les sites. La taille et la forme des graines, ainsi que la proportion entre vignes sauvages et cultivées, diffèrent d’un lieu à l’autre, ce qui témoigne d’une phase de transition.
Dans les sites médiévaux, à partir de 700 ap. J.-C., les pépins analysés sont nettement similaires à ceux des cépages modernes. Cela suggère que la domestication complète de la vigne était alors largement établie, et que la viticulture faisait déjà partie intégrante des pratiques agricoles.
Les résultats de cette recherche permettent de situer les débuts de la viticulture italienne à l’âge du Bronze final, suivis par une longue période de sélection progressive, durant laquelle les vignes sauvages ont été croisées avec des variétés cultivées pour créer de nouveaux cépages. Cette évolution lente reflète un processus complexe d’adaptation et d’innovation agricole.
« Cette recherche a permis, pour la première fois, de retracer l’histoire des origines de la viticulture en Italie », indiquent les auteurs. « L’apparition des premiers raisins domestiqués à l’âge du Bronze, dans des contextes archéologiques italiens, témoigne d’une tradition ancienne du vin italien dans le paysage plus large de l’Europe de l’Ouest ».
Ces conclusions confirment des observations génétiques et archéologiques antérieures, mais les chercheurs soulignent qu’il reste encore beaucoup à découvrir. Ils appellent à des études supplémentaires sur une plus grande diversité de sites pour mieux comprendre l’essor de la culture de la vigne dans tout le bassin méditerranéen.
Par Pompeian painter around 70 AD — The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM), distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH. ISBN : 3936122202., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=156517