Quatre satellites Galileo ont été mis sur orbite par la toute dernière fusée Ariane 5ES, consolidant la place de l’Europe en tant que deuxième puissance spatiale du monde. Elle propose désormais un GPS indépendant du système américain et beaucoup plus précis.
Mercredi, la fusée Ariane 5ES a mis en orbite quatre nouveaux satellites qui viennent renforcer l’infrastructure du système de localisation par satellite européen Galileo. Lancé fin 2016, Galileo est un système de satellites conçu pour assurer l’indépendance de l’Europe en termes de géolocalisation. Il compte aujourd’hui 18 satellites opérationnels en orbite autour de la terre, assurant la couverture de près de 96% du globe – bientôt 99%, avec l’activation des 4 nouveaux venus.
Galileo est un projet stratégique pour l’Europe. « Dans le contexte géopolitique que nous connaissons, personne ne peut douter qu’il est important que l’Europe ait une autonomie de moyens lui permettant d’assurer des services de navigation par satellite », souligne Stéphane Israël, président d’Arianespace. Ses signaux sont en effet utilisés pour les systèmes bancaires modernes, la télévision par satellite, la gestion du trafic et des chemins de fer. Ils serviront également de clé de voute au développement cde système d’intelligence artificielle et de voitures autonomes.
« Tous les grands fabricants de smartphones proposent désormais des appareils qui fonctionnent avec Galileo : Sony, Huawei Samsung et Apple », explique la Commission européenne. D’après ses données, « près de 95% de l’offre mondiale de matériel de navigation par satellite est aujourd’hui adaptable au service ». De fait, le service Galileo connait un succès retentissant, avec « plus de 400 millions d’utilisateurs », d’après Jean-Yves Le Gall, président du Centre National d’Études Spatiales (CNES). Et ça n’est qu’un début : environ 75 millions de téléphones mobiles compatibles ont été vendus l’année dernière.
Galileo propose en effet un suivi d’une précision sans précédent. « Il est difficile de connaître exactement cette précision car elle dépend fortement des conditions atmosphériques et des corrections, que nous ne connaissons pas, appliquées par les fabricants de puce » indique Denis Laurichesse, ingénieur au sein du service “Missions et services de Navigation” du CNES à Toulouse. Mais ce dernier promet une précision de l’ordre de 5 à 10 m dans les conditions les plus dures.
« Par rapport au GPS qui ne diffuse ses signaux de navigation que sur 3 bandes de fréquences, Galileo nous gratifie d’une 4e bande », explique Nadia Karouche, cheffe du service “Missions et services de navigation” du CNES. « e traitement optimal des données de navigation issues de ces 4 bandes permet d’atteindre des performances ultimes. L’utilisateur pourra bientôt accéder en temps réel et de façon instantanée à une précision centimétrique grâce à Galileo » s’enthousiasme-t-elle.