Un ingénieur qui a travaillé pendant 20 ans dans l’agro-alimentaire lance un cri d’alarme sur la qualité des produits alimentaires dans son ouvrage « Vous êtes fous d’avaler ça » (Flammarion).
A 44 ans, Christophe Brusset a décidé de « faire son devoir » et de passer aux aveux dans un livre qui révèle plusieurs abus de l’industrie agro-alimentaire. « Je suis reconnaissant aux entreprises qui m’ont fait vivre. Mais j’étais témoin de choses étonnantes », explique-t-il avant de relativiser : « Attention, tout le monde ne travaille pas mal. Je veux juste sensibiliser les gens, parce que les contrôles ne révèlent pas tout. » Ainsi, le livre souligne plusieurs cas de fraudes et d’escroqueries graves. L’objectif des industries, des entreprises agro-alimentaires n’est pas d’améliorer la santé publique mais de faire du profit, rappelle-t-il. Et, pour les entreprises coupables « le risque de se faire attraper et sanctionner est minime face aux profits réalisés »
L’étiquetage des produits alimentaire peut ainsi induire en erreur. Déjà il suffit de transformer un produit dans un pays pour pouvoir dire qu’il vient de ce pays. En outre, « tout n’est pas écrit », met en garde Christophe Brusset. « Et quand c’est écrit, c’est souvent incompréhensible pour le consommateur : E150, E110, E112… Même pour moi, il est difficile de savoir ce que l’on retrouve vraiment dans un produit préparé. » Il existe ainsi une tolérance de matières étrangères de 0,2 % ou 0,5 %, en plus de quoi il y a des non-dits : « Le législateur considère que, si un élément rajouté se retrouve dans le produit fini à l’état de traces, il n’est pas obligatoire de le déclarer. On appelle ça des ‘auxiliaires technologiques’ »
Le livre explique aussi comment une proportion du miel de bas prix qu’on trouve dans nos rayons n’est en réalité qu’un habile mélange imitant le miel véritable. La Chine est en effet le premier exportateur mondial de miel alors que sa population d’abeilles a été décimée par les pesticides. « Une grande partie de leur miel, la majorité selon mon expérience, est fraudée (…) Les Chinois sont passés maîtres dans l’assemblage de sucres industriels, de colorants, de pollens, d’arômes et autres additifs afin d’imiter un miel naturel. « Selon une étude de l’associations de consommateurs Que Choisir de 2014, jusqu’à un tiers du miel dans nos supermarchés est frauduleux. Résultat, le miel est moins cher et les consommateurs en redemandent – ce qui pose la question de notre part de responsabilité dans ce que l’on nous vend.
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