
Le Parlement européen a décidé d’approuver la proposition de la Commission visant à limitant la présence de Bisphenol A dans les emballages alimentaires. Il refuse toutefois une interdiction totale.
Le Parlement européen a voté pour une réduction des taux de Bisphenol-A (BPA) dans les emballages alimentaires. Mercredi 11 janvier, les eurodéputés de la commission ENVI ont décidé d’adopter la proposition formulée par l’exécutif européen, qui abaisse de 0,06 mg/kg à 0,05 mg/kg la limite de migration spécifique (LMS) applicable aux plastiques, revêtements et vernis pour les métaux et autres matériaux en contact avec les aliments contenant du bisphénol A. Un premier pas qui mènera à terme à une interdiction totale assure l’eurodéputée Miriam Dalli.
L’Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL) a vivement critiqué le parlement pour ce vote. Pour cette dernière, les élus européens n’ont pas su prendre les bonnes mesures pour protéger les citoyens européens, et l’industrie sort grande gagnante de cette décision. Natacha Cingotti, chargée de la politique des produits chimiques de l’alliance, demandait une interdiction pure et simple du produit : « Les effets nuisibles du bisphénol A, même à petites doses, sont tellement bien documentés que la substance devrait déjà être interdite pour tous les produits arrivants entre les mains des consommateurs depuis longtemps ».
Ce vote s’inscrit dans un climat de craintes renouvelées sur les effets du BPA sur la santé – il s’agirait d’un perturbateur endocrinien. En juin dernier, les spécialistes de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) avaient voté à l’unanimité pour catégoriser le bisphénol A dans les « substances extrêmement préoccupantes », étant donné qu’« il s’agit d’une substance aux propriétés endocrino-perturbatrices dont les effets probables graves pour la santé humaine ont été scientifiquement observés ».
D’autres ont applaudi une décision qu’ils estiment avant tout pragmatique. « Si nous acceptons la contre-proposition, nous finirons par n’avoir aucune proposition du tout, aucune législation, et ne serions pas en mesure de protéger nos enfants », estime Christel Schaldemose, porte-parole du S&D sur le sujet. « La proposition de la Commission n’est pas assez ambitieuse, mais permettra tout de même de protéger nos enfants d’ici six mois. »
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