Sidaction, une association française de lutte contre le VIH/sida, organise tous les ans un rassemblement médiatique de mobilisation et de prévention. Cette opération médiatique, qui mobilise durant trois jours une vingtaine de chaînes de télévisions et de radios, a permis de récolter 4,4 millions d’euros de promesses de dons – une hausse par rapport à 2017.
Le rendez-vous annuel du Sidaction se tenait entre le 24 et le 27 mars en France. L’édition 2018 s’est achevée dimanche soir avec des promesses de dons de 4,4 millions d’euros (M€) de promesses de dons, selon les organisateurs. Ces trois jours permettent de récolter des dons ainsi que d’élargir la prévention au VHS/sida auprès du plus grand nombre.
« Nous sommes soulagés de voir que les donateurs sont encore mobilisés, malgré les craintes de banalisation de l’épidémie », a réagi la directrice générale de l’association Sidaction, Florence Thune, après un weekend marathon. Ces fonds seront « reversés à des programmes de recherche et de soins et à des programmes associatifs de prise en charge et d’aide aux malades, en France et à l’international » a-t-elle rappelé.
Cette hausse est inattendue dans un contexte de repli global des dons pour te tels évènements (à l’image de la dernière édition du Téléthon, le plus gros événement caritatif de France). Avant le lancement de l’édition 2018, Sidaction s’était « inquiété » de la « baisse des dons, qu’on a déjà constatée au cours de ces dernières années »
En outre, cette édition s’inscrivait dans un contexte préoccupant. Quelques jours avant le début du Sidaction, l’association avait souligné une progression ces dernières années des « idées fausses » sur la maladie par les plus jeunes. Un sondage expliquait par exemple que 21% des 15-24 ans pensent à tort que le virus peut se transmettre en embrassant un séropositif. Plus inquiétant encore, 19% à des jeunes interrogés pensaient que la pilule du lendemain protégeait du virus.
« Il y a eu un balancier, il y a eu une génération nourrie de la peur du Sida dans les années 80, quand le Sida est apparu, avec une angoisse autour de la sexualité et ça a été très dur pour cette jeunesse », a commenté la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, dimanche à la mi-journée sur France Inter et franceinfo. « Puis, quand les nouveaux traitements sont arrivés, je pense qu’on a relâché la pression de l’information, le balancier a été trop loin : il n’y a pas suffisamment d’éducation aujourd’hui ».
« Nous sommes un peu inquiets de cette méconnaissance des jeunes envers l’infection au VIH » avait alors déploré Françoise Barré-Sinoussi. Cette dernière a remplacé Pierre Bergé, décédé en septembre, co-fondateur de l’association. Mme Barré-Sinoussi est une amabssadrice de choix, ayant reçu le prix Nobel de médecine en 2008, aux côtés du professeur Luc Montagnier, pour la découverte du virus du Sida en 1983.