
L’analyse d’une seule goutte de sang par un nouveau boitier permet de diagnostiquer les patients pour qui l’on soupçonne l’existence d’un traumatisme crânien léger, ce qui permet d’éviter de devoir recourir à un scanner.
L’Université de Genève, en collaboration avec les Hôpitaux de Barcelone, Madrid et Séville a mis au point un nouvel outil de diagnostic pour les traumatismes crâniens légers. Ce test rapide nommé TBIcheck, présenté dans la revue PloSONE, est inspiré du test de grossesse. « Nous nous sommes demandés s’il était possible d’isoler certaines protéines dont la présence dans le sang augmente en cas de choc », explique le Pr Jean-Charles Sanchez, du département de médecine interne des spécialités et du Centre des biomarqueurs de la Faculté de médecine de l’UNIGE.
« Notre idée était de trouver un examen rapide qui permettrait, lors d’un match de boxe ou de football américain par exemple, de dire si le sportif peut retourner sur le terrain ou si son état nécessite une hospitalisation. Tout le contraire du CT Scan, un examen qui dure longtemps et qui ne peut pas se faire n’importe où. » En 10 minutes, le patient sait s’il y a un risque de trauma léger, « à savoir si son taux de H-FABP est supérieur ou non à 2,5 nanogrammes par millilitre de sang » explique Jean-Charles Sanchez.
« L’identification des ces biomarqueurs pourrait permettre aux cliniciens de traiter les patients risquant des lésions cérébrales secondaires avant que des dommages irréversibles n’apparaissent », explique l’étude. Chez les 28 patients étudiés, l’absence ou la présence des protéines H-FABP, Interleukin-10, S100B et GFAP permettait d‘établir un diagnostic précis moins d’une heure après le choc. Une avancée de taille quand on sait que « les traumatismes crâniens sont la première cause de décès et de handicap parmi les jeunes adultes », comme le soulignait Dr Lisa Hill dans la revue Nature.
En Europe 3 millions de patients sont admis aux urgences avec une suspicion de traumatisme léger tous les ans. Ce nouvel outil devrait aider à libérer les patients d’attentes souvent longues, mais aussi permettre d’économiser de l’argent en évitant des examens médicaux coûteux ou des interventions chirurgicales inutiles. Et a terme la même technologie pourrait être employée pour produire des biomarqueurs capables de diagnostiquer les AVC et les anévrismes.