L’Agence spatiale européenne (ESA) étudie la possibilité de mettre en hibernation des astronautes afin de réaliser de longs trajets dans l’espace.
L’idée semble venir tout droit d’un film de science-fiction : l’Agence spatiale européenne (ESA) est en train d’étudier des pistes pour provoquer l’hibernation des êtres humains. L’objectif est de développer un module qui permettrait aux astronautes d’hiberner lors d’un voyage sur Mars au cours des vingt prochaines années. Des scientifiques et ingénieurs allemands de l’agence ont lancé les premières pistes en se basant sur un trajet aller-retour d’une durée de 5 ans. Or, les séjours dans l’espace modifient le fonctionnement du corps humain.
Chaque membre d’équipage serait ainsi place dans une capsule de biostase avec un ventilateur pour faire circuler l’air et contrôler l’humidité afin d’éviter la condensation lorsque la température est réduite pendant l’hibernation. Les travaux de l’ESA se basent sur une expérience ayant permis de placer un humain en « animation suspendue » pendant plus de deux heures. L’idée est de progressivement étendre cette durée. Pendant le sommeil du l’équipage, le vaisseau serait piloté par une intelligence artificielle.
« Si on parvient à baisser le métabolisme des astronautes de 75 % comme ce qui est observé chez les grands mammifères tel que l’ours, les missions spatiales de longue durée seraient plus facilement réalisables » explique Jennifer Ngo-Anh, chef de groupe SciSpacE. Il sera alors nécessaire que les astronautes prennent du poids afin de constituer des réserves d’énergie pour la période de sommeil prolongé. À leur réveil, les astronautes récupéreront pendant 21 jours. Les scientifiques espèrent qu’ils ne subiront pas de perte de masse musculaire ou osseuse.
Les nacelles se transforment en minuscules cabines pendant le temps où l’équipage est éveillé. « Nous réfléchissons à l’architecture du vaisseau, sa logistique, sa protection contre les radiations, sa consommation d’énergie ainsi que son design global », explique Robin Biesbroek, membre du groupe Concurrent Design Facilities. L’Hibernation de l’équipage devrait également des gains de place et de poids importants : il sera possible d’ajuster l’architecture, la logistique, la protection contre les radiations, la consommation d’énergie et le design global des engins spatiaux.
« Ces schémas nous serviront de guide pour concevoir l’architecture des prochains vaisseaux une fois qu’une approche d’hibernation humaine sera validée et envisageable pour un voyage vers Mars dans les vingt prochaines années », explique Robin Biesbroek du Centre de conception de l’ESA dans un communiqué.