
Un composé organique produit par le microbiote intestinal, le métabolite 4-Cresol, permet de lutter contre le diabète de type 1 et de type 2.
Le microbiote intestinal ou flore intestinale, régule largement l’activité du corps humain – y compris 80% de notre système immunitaire, en désintégrant nombre de toxines. Elle aurait aussi des effets protecteurs contre le diabète grâce au métabolite 4-Cresol, un composé organique qu’elle produit. C’est ce qu’on découvert des chercheurs de l’Inserm dans une étude menée en collaboration avec des collègues de l’Université de Kyoto (Japon) et de l’Université de McGill (Canada).
Dans une étude publiée dans la revue Cell Reports, les chercheurs mettent en effet à jour une association entre le diabète et ce composé organique. Travaillant initialement sur le rat et la souris, ils ont pu tester l’efficacité du 4-Cresol sur le fonctionnement des cellules bêta du pancréas, qui sécrètent l’hormone insuline, dont le rôle est de maintenir l’équilibre du taux de glucose contenu dans le sang. L’expérience a été un succès : un traitement chronique de 4-Cresol à faible concentration conduit à une amélioration du diabète.
« Nous nous sommes aperçus que le 4-Cresol présentait un réel intérêt. Produit du métabolisme de la flore intestinale, ce composé semble être un marqueur de résistance au diabète. On retrouve notamment des quantités plus faibles de 4-Cresol dans le sérum des patients diabétiques que chez des individus non diabétiques », explique François Brial du laboratoire « Toxicité environnementale, cibles thérapeutiques, signalisation cellulaire et biomarqueurs » (Inserm/Université de Paris).
Afin de renforcer l’action de ce microbiote, les chercheurs envisagent une transplantation de flores intestinales pour les patients diabétiques. Mais le 4-Cresol se trouve également dans les aliments (aliments fumés, tomates, asperges, produits laitiers), les boissons (café, thé noir, vin) … « Notre but est de parvenir à des pistes thérapeutiques qui permettent une modulation fine de la flore intestinale, en favorisant la prolifération de « bonnes » bactéries dont on comprend mieux le fonctionnement, et la production de 4-Cresol à des doses thérapeutiques » note Dominique Gauguier, co-auteur de l’étude.
« Alors que nous manquons aujourd’hui de thérapies pour stimuler la prolifération des cellules bêta du pancréas et améliorer leur fonction, ces résultats sont particulièrement encourageants », conclut Dominique Gauguier.