Une étude menée par des chercheurs suisses a permis de mettre en lumière vingt nouveaux gènes associés au trouble bipolaire.
Les troubles bipolaires, aussi appelés troubles maniaco-dépressifs, se caractérisent par l’alternance de phases hypomaniaques, lors desquelles le sujet est hyperactif, euphorique et jouit d’une estime de soi survalorisée, et de phases de dépression majeures, caractérisées à contrario par une baisse d’énergie et de l’estime de soi, menant souvent à des difficultés de concentration ou à prendre des décisions. L’Organisation mondiale de la santé la classe parmi les dix pathologies les plus invalidantes. On estime que ces troubles affectent jusqu’à 2% des Européens au cours de leur vie.
De précédentes recherches avaient déjà montré que plusieurs gènes différents contribuent au développement de la maladie. Une nouvelle étude menée par l’équipe de l’Hôpital universitaire de Bâle (Suisse), publié dans la revue Nature Genetics a permis a permis d’identifier une vingtaine de nouvelles régions du génome liées au trouble bipolaire. Pour ce faire, Sven Cichon, coauteur de l’étude, et son équipe, ont comparé le matériel génétique de 30.000 patients bipolaires et 170.000 sujets sains, afin d’établir les caractéristiques récurrentes dans le matériel génétique des malades.
Rappelons au passage qu’en 2017, des chercheurs français avaient déjà démontré que le développement de la schizophrénie et des troubles bipolaires était lié à certains facteur génétiques. Au total, les chercheurs ont identifié trente régions du génome liées au trouble bipolaire, dont une vingtaine n’avaient jamais été corrélés avec la maladie. L’étude du rôle de ces gènes a ouvert la voie à d’autres projets pour mieux comprendre la maladie. Leur analyse a ainsi permis pour la première d’établir un lien entre la régulation de l’insuline et les facteurs de la régulation de la douleur par l’organisme et le développement de la maladie.
Ces travaux ont enfin permis d’identifier parmi ces gènes plusieurs groupes responsables de deux types de troubles bipolaires bien distincts. Le premier type est caractérisé par des phases maniaques et dépressives plus importantes – un trouble plus proche de la schizophrénie au niveau génétique. Le second type est un trouble plus léger, dont le profil génétique est plus proche de la dépression. Une autre piste pour développer de meilleurs traitements contre les troubles maniaco-dépressifs.