La première ministre britannique, Theresa May veut atteindre zéro les émissions de gaz à effet de serre du Royaume-Uni d’ici 2050.
Réagissant à l’occupation d’une partie de Londres par le mouvement citoyen Extinction Rebellion, la Première ministre britannique Theresa May s’est engagée à amender radicalementle Climate Change Act de 2008. La législation actuelle prévoit une réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050, par rapport au niveau de 1990. Mme May a annoncé vouloir atteindre la neutralité carbone à cette échéance. Ce faisant le Royaume-Uni devient le premier pays du G7 à s’aligner sur le rapport spécial du GIEC publié fin 2018.
« Nous n’avons pas à choisir entre des émissions plus faibles et une croissance économique plus forte. Nous pouvons et devons avoir les deux […] Ainsi aujourd’hui, je m’engage à ce que le Royaume- Uni adopte un nouvel objectif d’émission zéro d’ici 2050. Et je serai fière de faire de cela un de mes derniers actes en tant que premier ministre » a annoncé Mme May. Une décision aussi ambitieuse est toutefois exposée à un potentiel renversement de son programme par un gouvernement futur.
« Ce pays a guidé le monde vers l’innovation pendant la Révolution industrielle, et maintenant nous devons montrer la voie vers une forme plus verte de croissance », a toutefois déclaré Theresa May. « Attendre n’est pas une option. Atteindre zéro émission nette pour 2050 est un objectif ambitieux mais crucial pour préserver notre planète pour les générations futures. »
Pour accompagner cette transition, Mme May veut s’appuyer sur les recommandations législatives de la commission sur le changement climatique, parues le mois dernier, nommément l’avancement à 2035 de l’interdiction de vente des voitures neuves au diesel ou à essence, la multiplication par quatre de la capacité de génération d’énergie renouvelable du pays, l’amélioration de la biodiversité sur 20 000 hectares chaque année et le déploiement des technologies de capture et de stockage du carbone à grande échelle.
Si d’autres pays suivent l’exemple du Royaume-Uni, la hausse de la température mondiale pourrait se stabiliser à 1.5° en 2100. Le gouvernement français a aussi inscrit cette ambition dans la loi énergie-climat en cours d’étude à l’Assemblée nationale. Il veut ainsi atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. La Finlande s’apprête à aller encore plus loin en visant la neutralité carbone pour 2035 et la Norvège 2035, mais cette dernière compte sur la compensation carbone pour y parvenir, et non une stricte baisse des émissions.