La Grèce, Malte, Chypre, l’Italie, le Portugal et la Croatie ont été épinglées par l’association Transport&Environnement comme les mauvais élèves de l’action climatique en Europe. En cause, le laxisme du transport maritime dans la transition énergétique.
L’association Transport&Environnement a publié son classement des politiques environnementales des nations européennes. Il ressort de ce classement que les grandes nations maritimes de l’Union sont les cancres de la lutte contre les émissions de gaz à effet (GES). Malte, la Grèce et Chypre sont en bas du classement, suivies de près par Grèce, l’Italie, le Portugal et la Croatie. En cause : les émissions du secteur maritime, justement. L’association épingle un secteur qui affiche une « ambition quasi inexistante dans les négociations climatiques ».
« Lorsque le Parlement européen a exigé que des mesures soient prises sur les émissions de CO2, les puissances maritimes européennes ont répliqué que l’UE ne devrait pas réglementer le transport maritime, car tout le monde faisait de son mieux pour faire évoluer la situation », explique Faig Abbasov, chargé du transport maritime du T&E. « Ces mêmes États travaillent à présent pour enrayer les progrès concernant la mise en place d’un accord climatique sur le transport maritime à l’Organisation maritime internationale (OMI) ».
De fait, le secteur entier du transport maritime est actuellement exclu du système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE), alors qu’il est responsable de 3 % du CO2 produit dans le monde. Ce système prévoit un plafond qui limite le niveau total d’émissions de certains gaz à effet de serre par pays ou secteur. Il est en outre prévu que le niveau soit rabaissé au fil des années afin de faire baisser le niveau total des émissions. Le SEQE constitue l’outil principal de l’UE en matière de lutte contre les émissions de GES.
Le 3 avril, l’OMI devrait accepter un plan pour réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur maritime – une bonne nouvelle qui intervient tout de même plus de 20 ans après que le Protocole de Kyoto le lui a demandé en 1997. Mais là encore les négociations se heurtent aux réticences des grands acteurs du transport maritime. Aussi, le Parlement européen a menacé de prendre des mesures pour inclure ces derniers au système SEQE d’ici à 2023, à moins que l’OMI ne mette en place des mesures mondiales pour réduire les émissions du secteur avant 2022.