Bruxelles vient de finaliser son imposant paquet « économie circulaire ». Quatre textes législatifs ont ainsi été adoptés imposant des objectifs ambitieux en matière de traitement des déchets.
Le Parlement européen a révisé une série de directives européennes dans son nouveau paquet « déchets », adopté mercredi dernier. Ce vote du Parlement entérine un long processus qui doit s’achever par une approbation purement formelle de la part des ministres des 28, avant publication du texte législatif au Journal officiel de l’UE. Les nouvelles mesures concernent le traitement des déchets et d’emballages, l’enfouissement des déchets, les véhicules en fin de vie, les piles et accumulateurs usagés, ainsi que les déchets d’équipements électriques et électroniques.
En résumé, les trois grands objectifs sont :
- recycler au moins 55% des déchets municipaux d’ici à 2025. Les taux passeront à 60% d’ici à 2030 et 65% d’ici à 2035 ;
- recycler 65% des déchets d’emballages d’ici à 2025 et 70% de ces déchets d’ici à 2030. Des objectifs spécifiques pour les différents matériaux (verre, papier et carton, métaux ferreux, plastique, etc.) sont également prévus ;
- réduire la mise en décharge à 10% du total des déchets ménagers d’ici à 2035. De plus, les États membres ne pourront plus déposer en décharge des déchets recyclables à partir de 2030.
« Pour la première fois, les Etats membres seront obligés de suivre un cadre législatif unique et partagé », s’est félicité Simona Bonafè, l’eurodéputée en charge du projet. « Ce paquet contient des mesures importantes en matière de gestion des déchets, mais va parallèlement plus loin en définissant des règles qui prennent en compte l’ensemble du cycle de vie d’un produit et qui visent à modifier le comportement des entreprises et des consommateurs. »
Cette dernière rappelle toutefois que le « défi est plus ambitieux » encore, car il faut « changer le modèle économique linéaire – où les consommateurs jettent leurs déchets – en une économie circulaire où les matériaux sont recyclés ». En 2014, l’Union a produit 2,5 milliards de tonnes de déchets, dont un tiers provenant du secteur de la construction contre seulement 8 % de la consommation des ménages.
Plusieurs organisations environnementales ont salué ce paquet législatif. Mauro Anastasio, du Bureau européen de l’environnement (BEE), a pour sa part estimé que les mesures « auraient pu être plus ambitieuses ». Il admet toutefois que « le succès de leur mise en place permettra aux gouvernements de consolider cette avancée, ce qui sera avantageux pour la population et à la société dans son ensemble ».