De nombreuses grandes villes européennes ont déjà mis en place des péages urbains afin de réduire la circulation automobile et la pollution de l’air. Retour sur un phénomène en voie de démocratisation.
Les « tarifs de congestion » se développent en Europe. Derrière ce terme un peu obscur se cachent en réalité des de péages urbains – soit des dispositifs qui rendant payant l’accès automobile au centre d’une agglomération. Le paiement se fait automatiquement au passage d’un véhicule – soit pas un système de puce, soit par une surveillance caméra qui permet un paiement différé – afin de fluidifier le trafic urbain. Ce système, qui existe depuis une quarantaine d’années, a d’abord à été mis en palce par Singapour.
En Europe, le premier péage est testé à Bergen en 1986. La ville est rapidement suivie par Oslo, qui procède dans le même temps à l’ouverture d’un tunnel pour soulager les rues saturées du centre-ville. En 2002, c’est la ville de Durham, au nord-est de l’Angleterre, qui adopte cette méthode dans son centre-ville pour tous les trajets effectués entre 10 heures et 16 heures en semaine. Londres a adopté une système similaire un an plus tard. En outre, véhicules les plus polluants doivent y verser une pénalité journalière de 10 livres
La même année, Stockholm passe le pas, puis plus tard Göteborg, avec un système de caméras et de factures annuelles. Dans la première, la circulation avait baissé de 20 % en huit ans. La Valette, la capitale maltaise, adopte son propre dispositif en 2007, mais cette fois, le tarif est calculé en fonction du temps passé à l’intérieur des zones restreintes. Cette mesure visait donc également à décourager le parking de longue durée. Milan a pour sa part mis en place un « Ecopass » a fait diminuer le trafic de 14,4 % de 2008 à 2011, puis de 28 % de 2011 à 2014.
Les essais ne sont toutefois pas tous de réussites : dans d’autres villes, comme Copenhague ou Edimbourg, des projets de tarifs de congestion ont été testés puis abandonnés.
En France, aucune ville n’a pour le moment mis en place de péages urbains. Mais le récent projet de loi d’orientation des mobilités prévoit des mesures favorisant l’utilisation des modes de transport les moins polluants et les transports en commun. Il prévoit notamment de donner la possibilité aux agglomérations de plus de 100.000 habitants de se doter d’un péage urbain à l’entrée de zones à faibles émissions, afin de « réduire la pollution automobile et les nuisances environnementales ».
Si le montant est laissé à la discrétion des maires qui décideront de la mise en place de péages, le texte plafonne le montant à 2,5€ par jour et par véhicule maximum, pour les villes de 100 000 habitants, et à 5€ dans les agglomérations de plus de 500 000 habitants. Le montant pourra être quadruplé pour les poids lourds. La loi préconise cependant d’instaurer des exonérations pour les populations « les plus vulnérables » ainsi que pour la nuit, les week-ends et les jours fériés.