Total, le géant pétrolier français, a quitté l’Iran quitté suite aux menaces de sanctions venues des Etats-Unis qui planent contre toute entreprise étrangère faisant des affaires en Iran. Le retrait du groupe a été confirmé par la direction et les autorités iraniennes. Un coup dur pour Total qui s’était engagé dans un grand projet dans le Golfe persique. Son partenaire chinois (CNPC) est bien placé pour reprendre les parts d’une entreprise française contrainte de quitter un marché très prometteur.
Beaucoup d’espoirs finalement douchés par Donald Trump. C’est le sentiment qui domine chez les grandes firmes françaises et européennes qui ont espéré profiter de l’ouverture du marché iranien. La présidence Obama avait mis tout son poids dans la balance pour conclure un accord sur le nucléaire iranien ouvrant ainsi les portes d’un marché jusque là mis au ban de l’économie mondiale. L’ouverture a donc tourné court avec un président Trump qui n’a cessé de critiquer un accord « très mauvais pour les Etats-Unis ».
Les Etats-Unis se sont donc retirés et ont menacé de sanctions économiques toutes les entreprises étrangères qui commerceraient avec l’Iran et les Etats-Unis. Engagé dans un projet auquel il a contribué à auteur d’un milliard d’euros, Total a tenté d’obtenir une dérogation auprès de Washington. Sans succès. Ainsi, la direction du groupe s’est résolue à quitter l’Iran alors qu’elle devait assurer le bon déroulement de la phase 11 du projet gazier South Pars. Majoritaire avec 50,1 % des parts, Total a quitté le projet avant le délai américain qui court entre 90 et 180 jours pour rompre les liens avec l’Iran.
Téhéran déplore ce retrait, mais n’en tient pas rigueur à un pétrolier français en manque d’alternative. Le chinois CNPC qui détient 30 % du projet pourrait acquérir les parts de Total. Le contrat signé lui en donne le droit et les craintes des sociétés étrangères sont si fortes que CNPC pourrait être le seul investisseur à vouloir prendre part à un tel deal.
Total n’est pas la seule entreprise à devoir renoncer au marché iranien. Les constructeurs Renault et PSA se sont également désengagés à reculons. L’Iran voit partir ses nouveaux partenaires étrangers et peut craindre légitimement une détérioration de sa situation économique avec une nouvelle vague de sanctions qui devrait entrer en vigueur en novembre 2018.