L’examen critique attentif du bilan énergétique 2019 de la France est riche d’enseignements pour quiconque nourrit un projet sérieux de refonte de la politique énergétique de cette dernière servant les consommateurs, les contribuables et les intérêts stratégiques bien compris de leur nation.
Bilan d’une situation critique
Ainsi, en dépit du prix confiscatoire du passe-droit exercé sur les exigences techniques et économiques du recours sélectif aux outils de production, la main sectatrice du pouvoir ne parvient-elle péniblement qu’à obtenir du GW éolien installé qu’il couvre 0,38 % de la consommation électrique nationale et du GW photovoltaïque seulement 0,23 %, deux performances nettement inférieures à celles de tous les autres outils électrogènes. Dieu merci, la colère sociale est en train gronder, prévenant que pareille prévarication ne peut rester plus longtemps impunie, fût-elle institutionnalisée. De fait, la sanction menace de tomber à la fois au plan technique et au plan économique : un spectre du blackout de plus en plus insistant dans la conscience collective, des finances publiques et privées en quasi-cessation de paiement consenti d’une dîme libellée en euros/KWh devenue insoutenable.
Partant, la lucidité commande d’admettre que la présence outrancièrement imposée de l’éolien dans le mix électro énergétique national a aujourd’hui atteint non pas son plafond de verre mais le seuil de tolérance à l’augmentation des prix et à l’impôt du consommateur et du contribuable français. C’est pourquoi, loin de contribuer à amener ce mix vers le « 100 % renouvelable », GW éolien et GW photovoltaïque ne peuvent qu’être appelés à dégringoler de leurs 0,38 % et 0,23 % respectifs de couverture de la consommation nationale. Car, sous peine de graves troubles sociaux, ladite main sectatrice va se voir contrainte d’affranchir notre nucléaire de la fonction d’auxiliaire servile de ce fantasque éolien, qu’elle lui a assignée pour édulcorer à prix d’or l’indigence notoire des capacités de production de ce dernier.
À l’observation attentive du bilan 2019, on ne voit pas comment il pourra en aller autrement dans les temps qui s’annoncent :
– Le transport routier dont ce gouvernement vient de décréter la confiscation administrée par la mobilité électrique, sous moins de 15 ans, n’appelle pour l’instant que 2 % de la production électrique nationale ;
– En matière de revigoration d’une industrie se contentant aujourd’hui de 23,8 % de cette même production, les programmes des candidats à la magistrature suprême rivalisent d’ambition ;
– Et il ne peut qu’en aller de même pour les pôles Tertiaire et Résidentiel de l’économie française auxquels on doit souhaiter le large dépassement de leurs 28,5 à 32,9 % respectifs signant l’entrée du pays dans un nouveau cycle de prospérité ;
– Le corollaire attendu au supplément d’appétit d’énergie électrique caractérisé ci-avant est le prévisible supplément d’une consommation de chaleur primaire actuellement de 20 à 40 % de la production nationale pour chacun des trois principaux pôles de notre économie, auquel seules de puissantes installations thermiques peuvent rationnellement répondre. Ceci disqualifie un peu plus l’usage prétendument industriel des renouvelables, de l’éolien en particulier, et rend grotesque la profession de foi vendant à nos compatriotes la croissance économique à consommation énergétique volontairement décroissante.
Dès lors, comment tendre le plus efficacement et dans les meilleurs délais possibles vers une indépendance énergétique du pays que l’impéritie et la dérive partisane des gouvernements successifs ont sacrifiée, depuis 25 ans, sur les autels du dogme et de l’allégeance à Bruxelles ? Tout bonnement en faisant de la reconstitution du parc électronucléaire français, à marche forcée et jusqu’à la taille requise, une cause nationale justifiant de mobiliser toutes nos ressources techno-industrielles et de gérer comme suit la seule transition énergétique qui s’impose.
Des pistes pour s’en sortir
On met un terme définitif à la construction d’éoliennes industrielles, sur tout le territoire métropolitain, on promeut et optimise l’autoconsommation et les développements technique et économique de l’électricité solaire, sous toutes ses formes, et l’on recourt en tant que de besoins à la construction de Centrales Gaz à Cycle Combiné (GCC) appelées, selon le cas, à rester en place ou à être progressivement remplacées par des tranches nucléaires, arrivées en fin d’usage. Jusqu’à la fin de leur vie, on confère aux 16 GW éoliens existants la fonction accessoire qu’ils n’auraient jamais dû quitter dans d’exploitation du système électrique, bien entendu de la façon la plus pertinente et la plus rationnelle qui soit.
L’outil GCC est le complément technique et économique d’exploitation idéal du nucléaire, à même d’apporter avec ce dernier la garantie absolue de stabilité du système électrique, en même temps qu’une notable valeur ajoutée commerciale tirée de son rendement sans concurrence d’environ 60 %. Ce qui est combiné dans cette machine ce sont les productions électriques de l’alternateur placé sur l’arbre de la turbine à combustion et de l’alternateur de la centrale thermique alimentée par les gaz brulés à l’échappement de cette dernière.
Et le climat, s’offusqueront les uns ?! Pour autant qu’il en soit réellement affecté, la conscience planétaire veillant à son intégrité voudra bien tolérer aux effluves CO2 les plus ténues du monde de prendre ses aises quelques années, le temps pour le pays qui les émet de redevenir le plus irréprochable de tous.
Et notre approvisionnement en gaz, ne manqueront pas de s’inquiéter les autres ?! Nord-Stream2 pardi ! En quoi acheter du gaz aux Russes serait-il condamnable et, surtout, préjudiciable à un nucléaire français engagé dans le programme de renaissance venant d’être exposé ? Nord-Stream2 sera mis en service, ça ne fait pas l’ombre d’un doute, comme il ne fait pas l’ombre d’un doute que le commerce de son gaz va peu ou prou inonder toute l’Europe.
Où l’on voit que la question stratégique entre toutes de l’énergie s’invite une fois de plus au carnet de prescription de la gouvernance politique et croise les intérêts géopolitiques les plus déterminants. En l’espèce, l’évidence de devoir renouer des relations diplomatiques pragmatiques entre la France et la Russie ne semble pourtant pas s’imposer à tous les candidats à la magistrature suprême, y compris à l’occupant du poste convoité. C’est regrettable, car il y va d’intérêts commerciaux qui, pour être souhaités le plus provisoire possible, n’en apparaissent pas moins vitaux pour notre pays, durant toute la durée de leur validité. Quelque part, les Grünen allemands ont peut-être compris que, sous l’angle de la tactique française consistant à utiliser ce gaz pour se donner à terme les moyens de s’en passer largement, Nord-Stream 2 qu’ils combattent farouchement sert bel et bien le nucléaire de leurs voisins d’Outre-Rhin.
ANNEXE
Extrait synthétique du bilan énergétique officiellement établi pour 2019, que l’on peut aisément se procurer aux sources idoines comme RTE, complété du ratio % de production / puissance installée
Provenance de l’électricité consommée, en 2019 :
Nucléaire : 69,4 %
Hydraulique : 11,1 %
Gaz : 6,8 %
Éolien : 6,3 %
Charbon, pétrole et divers productions thermiques : 3,9 % ;
Photovoltaïque : 2,2 %
Usages de cette électricité :
Usage interne branche énergie : 1,8 %
Pertes transport et distribution : 7,9 % (consommant également 7,76 % de notre production primaire de chaleur)
Pompage STEP : 1,3 %
Industrie : 23,8 % (consommant également 40 % de notre production primaire de chaleur)
Transport : 2 %
Résidentiel : 32,9 % (consommant également 31,85 % de notre production primaire de chaleur)
Tertiaire : 28,5 % (consommant également 19,78 % de notre production primaire de chaleur)
Agriculture-pêche : 1,7 % (consommant également 0,47 % de notre production primaire de chaleur)
Composition du parc, en 2019 : Puissance Ratio % production / puissance installée
Nucléaire : 63 GW 1,1
Hydraulique : 25,47 GW 0,44
Gaz : 12,19 GW 0,56
Éolien : 16,44 GW 0,38
Thermique Charbon : 3 GW
Thermique Fioul : 3,37 GW
Thermique Bios et déchets divers : 2,1 GW
Thermique Total : 8,47 GW 0,46
Solaire : 9,6 GW 0,23
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