L’association Documentaire et vérité vient de diffuser gratuitement une longue analyse des faces cachées de l’énergie éolienne, par 14 spécialistes de la question.
Sorti le 1er juin 2021, « Éoliennes : du rêve aux réalités », réalisé par Charles Thimon, est un « film choc », selon le Figaro, qui remporte déjà un vif succès sur les réseaux sociaux, dans les médias, et ne ménage pas ses efforts de diffusion, jusque dans les couloirs du métro parisien (illustration). Une réponse massive à la proposition de financement participatif avait permis de doter de plus de 100 000 euros son équipe de bénévoles pour la réalisation de ce projet. La richesse de son approche et la pédagogie de ses articulations ont immédiatement capté l’attention.
Dominique Grenêche en a effectué un travail de retranscription dans un verbatim récemment mis en ligne, ce qui est très utile car la longueur du film (2 heures) est de nature à rebuter ceux qui ne s’attendent pas à sa profusion d’éléments peu connus du grand public. Michel Gay en a publié une analyse dans Contrepoints qui permet d’accéder directement à chaque passage concerné.
Le documentaire est également disponible sur You Tube.
Il est difficile de résumer l’ensemble, si ce n’est :
- Que la grande quantité de minéraux nécessaires à la fabrication des éoliennes inciterait à les priver du label « renouvelable »
- Que la France joue un jeu qui n’est pas le sien en faisant celui du gaz
- Que l’opacité est le maître mot dans les énormes mouvements de fonds qui les sous-tendent
- Que l’intermittence de leur production ne leur permet pas de remplacer significativement les centrales pilotables
Un éclairage sur l’actualité
Malheureusement, EDF s’est vu contraint de proposer un plan stratégique permettant de respecter les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui a inscrit dans la loi la réduction de la part de l’énergie nucléaire dans son mix électrique.
Ce 22 avril, la ministre de la Transition écologique validait ce plan par une décision parue dans le bulletin officiel.
Ce document mentionne que :
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« S’agissant de la fermeture potentielle de deux réacteurs nucléaires en 2025 et 2026, la société EDF mettra à jour son plan stratégique d’entreprise le cas échéant et à la demande du Gouvernement »
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S’agissant des 2 réacteurs à fermer en 2027 et 2028 « Ce choix sera fait parmi les réacteurs de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre,Gravelines et Tricastin »
Parallèlement, la prolongation de la centrale à charbon de Cordemais est envisagée au-delà de 2022 si cela s’avérait nécessaire « pour des raisons de sécurité d’approvisionnement ». Un choix qui peut poser question en regard des objectifs climatiques de cette PPE.
Pour autant, notre documentaire sur l’éolien explique pourquoi le développement parallèle des énergies renouvelables intermittentes ne saurait écarter les risques de pénurie d’électricité provoqué par les fermetures prévues. Or les attributions du ministre de la Transition écologique stipulent que : « III. – Au titre de l’énergie et du climat, il élabore et met en œuvre la politique de l’énergie, afin, notamment, d’assurer la sécurité d’approvisionnement ».
Le retour en grâce du nucléaire
C’est ainsi que Barbara Pompili et son homologue américaine Jennifer M. Granholm, en charge du Département de l’énergie (DOE), viennent de signer une déclaration conjointe visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Cette déclaration expose la résolution d’utiliser largement les technologies de pointe pour y parvenir, « en tirant parti de la recherche et de la science de pointe pour accélérer considérablement le déploiement de technologies énergétiques, d’innovations révolutionnaires et de politiques qui offriront un avenir plus propre, plus sûr et plus prospère » Le texte mentionne, sans surprise, des parts plus importantes d’énergies renouvelables, mais précise qu’elles devront être « couplées à l’énergie nucléaire, qui représente aujourd’hui une part importante de la production d’électricité dans nos deux pays ».
Cette déclaration conjointe précise la pertinence des technologies innovantes d’énergie nucléaire telles que les petits réacteurs modulaires (SMR), micro et autres réacteurs avancés, à même de « soutenir l’électrification rurale, ou produire de l’hydrogène pour décarboner les transports et d’autres secteurs énergétiques, ou permettre de fournir de l’eau potable aux régions en manque d’eau et favoriser tout une gamme d’applications industrielles plus propres. »
Il est également mentionné que ces réacteurs contribueront à l’expansion des énergies renouvelables.
Le dogme est donc sauf, il pouvait difficilement en être autrement.
Nucléaire : une énergie renouvelable
La Chine compte extraire son uranium de l’eau de mer d’ici une quinzaine d’années pour ne dépendre d’aucune puissance étrangère. Et fera alors de cette énergie, déjà pilotable, sure et exempte de CO2, une énergie 100% renouvelable.
Épilogue
Le réacteur de Civaux 2, raccordé au réseau en 1999, année de son autorisation de chargement du combustible, est le plus récent du parc nucléaire français. La politique énergétique de notre siècle ne s’est pas souciée du renouvellement de ce parc, et l’État actionnaire s’est contenté de prélever de copieux dividendes sur la « rente nucléaire » permise à EDF par des réacteurs déjà amortis financièrement. Il avait même été décidé par la Premier ministre Jean Marc Ayrault qu’une partie de cette « rente » soit affectée au financement des énergies renouvelables.
Il est inutile de se lamenter aujourd’hui sur les erreurs passées, face au mur d’investissements nécessaires pour renouveler un parc pendant la prolongation des réacteurs existants.
Mais la nécessaire vision à long terme de notre politique énergétique ne saurait ignorer pour autant la nature des surcoûts et ruptures technologiques encore nécessaires pour intégrer une grande part d’intermittence, les conséquences économiques d’un couplage éolien/nucléaire, les dessous de la guerre secrète avec l’Allemagne pour l’indépendance française grâce au nucléaire, ni de celle pour la compétitivité de nos industries et, d’une manière générale, la réalité des coûts du soutien aux énergies renouvelables, quand la Cour des Comptes considère que « Du fait de leur diversité, les dispositifs de soutien aux EnR sont aujourd’hui mal connus et ne font pas l’objet d’évaluations financières consolidées. Le respect des objectifs français nécessite pourtant, plus que jamais, dans un contexte budgétaire contraint une analyse approfondie de la pertinence, de l’efficacité et de l’efficience des outils mobilisés »
Le fonctionnement de la démocratie réclame un débat contradictoire éclairé.
Questionnant méthodiquement le rêve vendu par le discours officiel, le documentaire de Charles Thimon ouvre les yeux sur une tout autre réalité et mérite la plus large diffusion, tant auprès des électeurs que des décisionnaires.
Très bonne analyse, mon cher JP!
Eh oui, comment fera-t-on une journée en hiver, sans vent,sans soleil ou si peu avec 50% de l’energie nucléaire en moins que la france possède actuellement et je rajoute avec 30 millions de véhicules,bus,camions électriques à recharger pour pouvoir se déplacer.
Le gouvernement et surtout les écologistes y-ont-ils vraiment pensé?
Car tout le monde en france aime bien appuyer sur le bouton et que ça marche mais à ce moment là ,cela ne sera peut-être plus le cas et j’espère que EDF n’aura plus dans son contrat une obligation de fournir de l’électricité automatiquement….
en fait, les éoliennes ne sont pas écolo du tout avec les utilisations massives de métaux rares, et il y a aussi le problème du recyclage de l’énorme socle en béton et de ces pales monstrueuses en composites lors du démantèlement futur de l’éolienne : https://www.officiel-prevention.com/dossier/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique-2/la-prevention-des-risques-professionnels-des-materiaux-composites