Bruxelles condamne le géant du web pour abus de sa position dominante avec son système d’exploitation pour mobile Android – la plus grosse amende jamais infligée par l’antitrust européen.
On prend les mêmes et on recommence. Google a été condamné à une amende record de 4,34 milliards d’euros par la Commission européenne ce mercredi, cette fois pour avoir profité de la position dominante sur Android pour asseoir la suprématie de ses propres applications. D’après l’exécutif européen, Google imposerait « des restrictions illégales aux fabricants d’appareils Android et aux opérateurs de réseaux mobiles », afin de « consolider sa position dominante sur le marché de la recherche générale sur l’internet ».
« Google a utilisé des pratiques illégales pour cimenter sa position dominante dans la recherche sur internet », a souligné la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, lors d’une conférence de presse donnée dans la capitale européenne, avant de poursuivre : « Le moteur de recherche de Google est son produit phare. Chaque année, Google génère plus de 95 milliards de dollars de revenus grâce aux publicités montrés et cliqués par les utilisateurs de Google Search et une grande partie de ses revenus sont dus à la montée en puissance des appareils mobiles comme les smartphones et les tablettes »
Bruxelles, a sommé Google « de mettre fin à ses pratiques illégales dans les 90 jours » sous peine d’astreintes allant jusqu’à 5% du chiffre d’affaires journalier moyen mondial de sa maison-mère, Alphabet. L’entreprise avait été déjà condamnée par la Commission européenne à payer une amende de 2,42 milliards d’euros – déjà un chiffre record – en juin 2017. La multinationale avait alors, selon la Commission, abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne en favorisant son comparateur de prix Google Shopping, au détriment de applications concurrentes.
Cette condamnation intervient alors qu’un début de guerre commerciale entre l’UE et les Etats-Unis, après la décision unilatérale du président américain d’imposer des taxes sur les métaux européens. Margrethe Verstager a toutefois précisé que la condamnation de Google n’avait pas été influencée par le contexte politique. « J’aime beaucoup les États-Unis », a-t-elle assuré. « Mais le fait est que cela n’a rien à voir avec ce que je ressens. Rien du tout. Simplement, en appliquant le droit de la concurrence, nous le faisons dans un monde donné mais nous ne le faisons pas en fonction d’un contexte politique. »