Un béluga soupçonné de faire partie d’un programme d’espionnage russe a été découvert dans les eaux territoriales norvégiennes.
Un béluga (Delphinapterus leucas) une baleine blanche de petite taille, a été observé près de l’île d’Ingøya, au large des côtes norvégiennes, par des pêcheurs norvégiens. Ces derniers ont approché l’annimal, surpris de le voir porter un harnais qui le gênait dans ses mouvements. Croyant avoir découvert un animal pris au piège, ils ont voulu le libérer. Seulement, à y regarder de plus près, à leur grande surprise, le harnais avait été placé sur l’animal à dessin. Il était marque de l’inscription « équipement de Saint-Pétersbourg ».
Ce type de harnais peut être utilisé afin de fixer un appareil photo ou une arme. De plus, le beluga – une espèce d’ordinaire assez craintive – semblait apprivoisée et habitué à la présence humaine. Aussi, les pêcheurs, ont rapporté les faits aux autorités, non sans avoir défait le harnais, qui était trop serré et semblait gêner le cétacé. Les experts de la marine norvégienne se sont penchés se sur le cas à afin d’établir si la baleine s’était enfuie d’un laboratoire de recherche ou si elle était employée par l’armée russe.
« Si cette baleine vient de Russie – et il y a de bonnes raisons de le croire – alors ce ne sont pas des scientifiques russes, mais la marine qui l’a fait », a déclaré Martin Biuw de l’Institut de recherche marine du Norvège. Un avis partagé par Audun Rikardsen, chercheur de l’Université de Tromsø, en Norvège : « J’ai été en contact avec des chercheurs russes et ils peuvent confirmer qu’ils ne font pas ce genre de choses » assure-t-il. « Ils me disent que c’est très probablement la marine russe, à Mourmansk », ajoute-t-il.
« Il existe un institut à Saint-Pétersbourg qui coopère avec l’armée pour étudier les animaux à des fins pratiques. Ils travaillent dans la baie des Cosaques, dans la mer Noire, et à Mourmansk », confirme Dmitry Glazov, de l’Institut AN Severtsov, lié à l’Académie des sciences de Russie. Cette nouvelle, si surprenante soit-elle, n’est pas pour autant une découverte : dès les années 1960, Soviétiques et Américains entraînaient en effet des phoques et des dauphins à la pose ou la détection de mines sous-marines, ainsi qu’au transport de torpille ou pour retrouver des personnes disparues.
En outre, en 2016 Vladimir Poutine a relancé les recherches sur l’utilisation de mammifères marins comme auxiliaires de guerre. Le ministère de la Défense russe a alors acquis cinq dauphins auprès d’un delphinarium russe pour la base de Mourmansk, située à quelques encablures de la frontière norvégienne.