Des outils de surveillance acoustique associés à des intelligences artificielles pourraient les augmenter le bien-être des animaux d’élevage et permettre de détecter plus facilement les cas de maltraitance.
L’arrivée des nouvelles technologies est en train de révolutionner les cultures européennes. Mais un recours plus poussé des nouveaux outils par les éleveurs devrait également avoir un impact conséquent sur le secteur – en particulier sur le bien-être animal – une préoccupation croissante au sein de nos sociétés. Or, il ressort d’une étude publiée mercredi dans Royal Society Interface que d’écouter davantage les animaux d’élevage pourrait contribuer à mieux les comprendre et adapter aux mieux leurs conditions de vie.
« Les poulets et les porcs, en particulier, sont des animaux très bruyants, et leurs cris indiquent s’ils sont stressés, s’ils ressentent des douleurs ou souffrent de maladies », explique à l’AFP Michael Paul Mcloughlin de la Queen Mary University of London et co-auteur de l’étude. D’après lui, « Il existe un lien entre les vocalisations et la douleur chez les porcs, et leurs abondances peut indiquer qu’il y a mauvais traitement », ajoute le chercheur. Une écoute pourrait donc également servir à découvrir les cas de maltraitance.
A l’heure actuelle, le suivi de bêtes est réalisé via des manipulation ou à des prélèvements « qui peuvent être stressants pour les animaux » note l’étude. Afin d’éviter ce type d’intervention, il est important de développer de nouveaux moyens de détection des crises. De fait, cette technologie n’est pas neuve. Elle est utilisée depuis des années pour le recensement de la population animale sauvage – particulièrement en mer.
Les océanographes s’en servent notamment pour localiser baleines, dauphins et marsouins. Une écoute des échanges entre ces mammifères marins permet de « déterminer si une espèce est menacée », précise Michael Paul Mcloughlin. Afin de remplir cette mission, Google s’est associé avec la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, pour développer un outil d’analyse inédit.
Cela a permis de sensiblement réduite les collisions des baleines avec les navires. Sur le même modèle, il est question de développer un algorithme spécifique, qui puisse reconnaitre les bruits de détresse des différentes espèces animales d’élevage. « L’information pourrait ensuite être transmise aux agriculteurs pour qu’ils puissent s’attaquer immédiatement aux problèmes », explique Michael Paul Mcloughlin.