Devant le constat d’une nouvelle et importante hausse de la mortalité des abeilles cet hiver, le ministère de l’Agriculture français a décidé d’octroyer une aide de 3 millions d’euros pour que les apiculteurs puissent reconstituer leurs essaims.
Face à une nouvelle hausse de la mortalité des abeilles lors de l’hiver 2017-2018, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, a décidé de mettre en place un dispositif d’aide exceptionnelle pour les apiculteurs français. Ainsi, Paris « va mettre en place un dispositif d’aide exceptionnel pour les apiculteurs [affectés], qui sera effectif d’ici fin septembre, et prendra la forme d’une aide au renouvellement du cheptel apicole (aide à l’achat d’essaims) ». Ce fond sera doté d’une enveloppe de 3 millions d’euros d’après un communiqué du ministère. Les critères pris en compte pour l’attribution de l’aide sont en cours de définition, avec la participation des acteurs du monde apicole.
D’après le ministère, l‘enquête qualitative menée par la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) auprès des Directions Régionales de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) a « mis en lumière une augmentation par rapport aux hivers précédents en Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte-D’azur et Bourgogne-Franche-Comté principalement ». Depuis plusieurs années, les apiculteurs français subissent des pertes moyennes de 30% de leurs cheptels en hiver, selon l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). Avec des taux de mortalité pouvant grimper entre 40%, et 80% cet hiver, la situation dans ces régions françaises est particulièrement alarmante.
Mais la solution proposée par l’état français ne convainc pas toutes les parties. « Ils ne tiennent compte que des apiculteurs qui ont acheté des colonies » afin de reconstituer leur cheptel, déplore Loïc Leray, vice-président de l’Unaf. Cela laisse les apiculteurs qui tentent de sauvegarder les essaims restants sans soutien, conclut-il. « Nous sommes très dubitatifs », a pour sa part indiqué pour sa part Marie-France Roux, porte-parole de la Fédération française des apiculteurs professionnels (FFAF). « Vous en connaissez d’autres des éleveurs dont les animaux disparaissent chaque année et qui recommencent, l’année suivante, avec de nouveaux ? », interroge Gilles Lanio, apiculteur français. Il déplore une « mise sous perfusion » et une « fuite en avant » a défaut de mesures réellement courageuses.