
Une mesure d’étiquetage française permettant la création d’un système d’information nutritionnelle – le Nutri-Score – connait un franc succès.
Alors que le projet d’étiquetage volontaire européen piétine – la Commission européenne vient tout juste de soumettre un projet de règlement pour consultation publique – le système de Nutri-Score, recommandé par l’État, les associations de consommateurs et la communauté scientifique en France, connait lui un succès surprenant. Ce système, adopté par arrêté en octobre dernier, propose l’étiquetage nutritionnel pour les produits alimentaires. Conçu dans le cadre du Programme National Nutrition, ce logo à cinq couleurs fait depuis progressivement son apparition dans les rayons sur la face avant des emballages.
Nutri-Score prend ainsi en compte, pour 100g de produits, les nutriments dont la consommation excessive est suceptible d’avoir des effets négatifs sur la santé (sel, sucres, acides gras saturés), et les nutriments positifs (protéines, fibres, les quantités de fruits, légumes ou légumineuses). Cette analyse de la composaition des aliments permet d’établir un score nutritionnel, qui donne idée de la qualité́ nutritionnelle de l’aliment. Il permet d’attribuer à tout aliment une lettre allant de A (meilleure qualité nutritionnelle) à E (moins bonne qualité nutritionnelle).
Ainsi, le consommateur peut être au fait de la valeur nutritionnelle d’un aliment en un simple coup d’œil. Une clarté qui a séduit nombre d’entreprises en France – l’adoption du système Nutri-score est en effet une démarche volontaire. En mai 2017, les entreprises Auchan, Fleury Michon, Intermarché et Leclerc, suivies de Danone et Mc Cain, se sont engagées à apposer ce logo sur leurs produits. Au total, ce sont pas moins de 33 industriels et distributeurs de l’alimentation se sont déjà engagés à l’apposer sur leurs produits.
Ce système a été salué par l’Organisation mondiale de la santé, encouragé par les associations de consommateurs et les professionnels de santé. Dans le même temps, le projet règlement européen, basé su l’origine des produits, est loin de faire l’unanimité. Floriana Cimmarusti, secrétaire générale de SAFE, a également fait part de ses préoccupations : « Laisser la possibilité aux producteurs de déclarer que ‘cet ingrédient ne provient pas du pays identifié comme pays d’origine de l’aliment, sans préciser l’origine réelle dudit ingrédient, pourrait semer la confusion parmi les consommateurs », souligne-t-elle.
« Cependant, le projet de règlement laisse aux exploitants le soin de décider du degré de précision géographique de l’origine de l’ingrédient principal. Ils ont donc la possibilité de ne pas divulguer cette provenance, ce qui risquerait de transmettre des informations partielles ou trompeuses (…) Dans ces conditions, l’indication exacte de la proportion exacte d’ingrédients principaux d’un pays précis ne serait pas faisable et serait trop couteuse pour la plupart des sociétés (en particulier les PME) », ajoute-t-elle.