
L’activité physique régulière est aujourd’hui largement recommandée pour les personnes souffrant de maladies rhumatismales et musculosquelettiques (RMD), ainsi que pour la population générale. L’Alliance européenne des associations de rhumatologie (EULAR) a publié des recommandations précises pour les personnes atteintes d’arthrite inflammatoire et d’arthrose, ainsi que des conseils pour favoriser une participation durable au travail.
Lors du congrès annuel 2025 de l’EULAR à Barcelone, plusieurs études ont souligné les bénéfices et les défis liés à la pratique d’exercices physiques chez les patients atteints de RMD. Des recherches précédentes avaient déjà montré que des programmes d’exercice supervisés, personnalisés et suivis sur le long terme, apportent plus d’améliorations que les soins classiques chez des patients avec des limitations sévères liées à la polyarthrite rhumatoïde (PR) ou la spondyloarthrite axiale (axSpA).
David Ueckert et son équipe ont présenté des résultats sur les effets à long terme d’un tel programme. Après deux ans, la majorité des patients présentaient une amélioration significative de leur fonction physique et de leur qualité de vie, même si la fréquence des séances diminuait la deuxième année. Ces résultats confirment que l’exercice personnalisé a des effets durables.
Une autre étude a porté sur l’impact d’une intervention multidisciplinaire axée sur le travail, combinant éducation, thérapie physique et accompagnement personnalisé, chez des patients avec PR ou axSpA en difficulté professionnelle. Cette approche a amélioré la qualité de vie ajustée au temps, tout en réduisant les coûts pour la société, bien que les résultats directs sur la capacité au travail soient restés limités.
La gestion de la fatigue, un symptôme clé des RMD, a aussi été étudiée. Sally Fenton et ses collaborateurs ont montré que les patients sont plus actifs le matin et l’après-midi, avec une baisse d’activité en soirée accompagnée d’une augmentation du temps passé assis. L’activité physique plus intense était associée à une moindre fatigue générale et physique, mais l’exercice en soirée pouvait au contraire aggraver la fatigue, une information importante pour adapter les conseils.
Chez les patients atteints de sclérodermie systémique (SSc), un programme combinant entraînement aérobie et musculation a permis d’améliorer la fatigue, la douleur, la dépression et la qualité de vie après 12 semaines, soulignant l’intérêt d’intégrer l’exercice dans les traitements.
Cependant, plusieurs obstacles freinent la pratique régulière de l’activité physique, notamment les conditions météorologiques, les coûts et les contraintes professionnelles. Une enquête menée dans quatre pays européens a montré que la durée moyenne d’activité hebdomadaire reste bien inférieure aux 150 minutes recommandées. Des facilitateurs comme la planification, le soutien des professionnels, et la proximité des installations sportives sont essentiels pour encourager l’exercice.
Enfin, la communication claire, la formation continue des soignants, et l’implication active des patients sont des facteurs clés pour assurer la réussite et la pérennité des programmes d’exercice personnalisés.