Plusieurs boitiers illégaux désactivant le système de dépollution ont été retrouvés sur les camions diesel d’une entreprise de transport routier madrilène.
Après le Dieselgate, un nouveau scandale de pollution de l’air pourrait bien éclater en Europe, impliquant cette fois certains camions au dieseil. La police espagnole a en effet révélé avoir découvert un réseau de fraude basé sur un dispositifs frauduleux permettant de désactiver le système de dépollution de leurs poids-lourds. Des boitiers ont été retrouvés sur 13 camions au diesel d’une société madrilène. On estime que ce procédé permet de de réaliser une économie d’environs 700€ par an et par véhicule.
Pour la vice-présidente de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) Kathleen Van Brempt, le scandale espagnol n’est « pas si surprenant ». Elle dénonce la « culture de la fraude » des constructeurs et transporteurs. Et le problème ne serait pas strictement espagnol : certains liens ayant été établis » avec la France et le Royaume-Uni, la garde civile, qui a transmit le dossier à Europol, l’agence spécialisée dans la répression de la criminalité au sein de l’Union européenne. L’agence n’a pas encore rendu de conclusions sur ce dossier.
L’ONG Transport et Environnement (T&E) a pour sa part confirmé qu’il ne s’agissait toutefois pas « d’un cas isolé ». D’après ses membres, il existe « de nombreuses enquêtes conséquentes concernant des centaines de véhicules au Royaume-Uni et en Allemagne ». « En termes d’émissions supplémentaires libérées, ce scandale pourrait être bien plus important que celui du Dieselgate. Ces pratiques sont généralisées, ce qui prouve toute la vulnérabilité des systèmes de contrôle de ces poids lourds » met en garde Stef Cornelis de T&E.
En 2017, dans le sillage du Dieselgate, le Parlement européen avait voté en faveur d’une extension du pouvoir de la Commission pour créer en son sein une autorité chargée surveiller les constructeurs automobiles et d’empêcher de nouveaux abus industriels et sanitaires. Cette initiative a finalement été avortée. Une occasion manquée pour Kathleen Van Brempt, qui craint que « la situation ne [fasse] qu’empirer » sans la mise en place de contrôle adéquats. Elle appelle à plus de transparence au niveau de l’exécutif européens ainsi qu’à une meilleure mobilisation des états membres.