
À 25 milliards de kilomètres de notre planète, les ingénieurs de la NASA ont réussi à remettre en marche un jeu de propulseurs de la sonde Voyager 1, considérés comme irréparables. Cette réussite prolonge la vie du plus lointain objet fabriqué par l’humain, actuellement en exploration dans l’espace interstellaire. Sa mission, étudier les planètes situés en dehors du système solaire.
Lancée en 1977, la sonde Voyager 1 voyage aux côtés de sa jumelle Voyager 2, Voyager 1 se déplace à 56 000 kilomètres par heure. Elle était équipée à l’origine de dix instruments scientifiques, dont la plupart ont été débranchés pour économiser son énergie.
Les propulseurs jouent un rôle crucial. Ils permettent à la sonde d’orienter son antenne parabolique de 3,7 mètres vers la Terre, condition indispensable pour continuer à recevoir des commandes et transmettre les données scientifiques. Sans cette orientation, Voyager 1 ne pourrait plus communiquer avec le Deep Space Network de la NASA, un réseau d’antennes réparties aux États-Unis, en Espagne et en Australie, dont certaines mesurent 70 mètres de diamètre. La perte de cette capacité rendrait la sonde muette et mettrait fin à la mission.
En 2004, les systèmes de chauffage des propulseurs principaux sont tombés en panne. La NASA avait alors activé les propulseurs de secours. Mais au printemps 2024, ces moteurs de remplacement ont montré à leur tour des signes de défaillance. Des résidus de carburant s’étaient accumulés après chaque mise à feu, obstruant peu à peu les tuyaux.
Face au risque de perdre tout contact, les ingénieurs ont entrepris une manœuvre risquée sur les circuits de chauffage des propulseurs principaux. Cela a permis de les rallumer, après plus de vingt ans d’inactivité. « Ces propulseurs étaient considérés comme morts et c’était une conclusion légitime », explique Todd Barber, ingénieur au Jet Propulsion Laboratory. « Mais l’un de nos ingénieurs a eu l’intuition de penser qu’ils étaient peut-être quand même réparables. »
« C’est un nouveau miracle pour Voyager 1 ! », se réjouit Todd Barber. La réussite de cette intervention offre un sursis à la sonde. Elle pourrait ainsi poursuivre sa mission encore quelques années, et fêter son jubilé en 2027.
Par NASA/JPL — http://solarsystem.nasa.gov/multimedia/display.cfm?IM_ID=2194 (file), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=126674