
Le bilan 2017 est positif pour l’industrie du plastique, malgré la série de mesures proposées par la Commissions pour tenter de réduire la pollution.
La fédération PlasticsEurope a présenté, ce 19 juin, le bilan de la consommation de plastiques (2017). Ce dernier oscille entre bon résultats et pessimisme feutré. De fait, la production européenne de matières plastiques a atteint 64,4 millions de tonnes (+3,4 % de plus qu’en 2016), a précisé Hervé Millet, directeur des affaires techniques et réglementaires de PlasticsEurope. Le rapport analyse ces bon chiffres comme étant portés par la croissance de deux secteurs clients : l’automobile (+6,2 %) et les équipements électriques et électroniques (+6,4 %). Mais c’est le marché de l’emballage qui reste le principal débouché en Europe, avec e 40 % de la demande totale.
Malgré cette hausse de production, Hervé Millet reste prudent : « les premières tendances du premier trimestre 2018 au niveau européen sont un peu en retrait par rapport à l’année dernière ». EN cause, la réglementation européenne visant à interdire la vente de certains produits à usage unique (coton-tiges, couverts et assiettes, pailles, touillettes). Elle pourrait résulter en à une baisse de 3,2 milliards d’euros du chiffre d’affaires de l’industrie plastique mondiale, selon PlasticsEurope. Une perte qu’il fut toutefois relativiser : le chiffre d’affaires de la seule filière plastique européenne est en effet e de 340 milliards d’euros.
Bruxelles envisage désormais une taxe sur les emballages plastiques non recyclés afin d’atteindre son objectif de 10 millions de tonnes de plastiques utilisés recyclés en 2025 (contre 3,8 millions de tonnes en 2017). Le secteur est très critique vis-à-vis de cette initiative, arguant que la pollution plastique résulte en premier lieu du comportement des consommateurs et d’une gestion « pas suffisamment performante » de la collecte des déchets. « Ces mesures sont contestables dans la mesure où elles ne répondent pas aux causes fondamentales de production des déchets marins, que sont le comportement des citoyens et les problèmes de collecte des déchets », d’après PlasticsEurope.
Aussi, les industriels du plastique de plaignent d’une politique européenne basée sur des « raccourcis » entrainant « un impact négatif sur l’image de marque de certains plastiques ». Il appelle à la mise en place d’infrastructures et à l’interdiction des décharges.