
Le CEA, Orano (ex-Areva) et Veolia ont testé « avec succès » un procédé de décontamination de terres radioactives près du site de l’accident nucléaire de 2011 qui avait frappé la centrale de Fukushima Daiichi.
Le Tsunami ayant frappé la centrale nucléaire de Fukushima – provoquant un accident nucléaire majeur – en 2011 a laissé une grande partie des sols entourant la centrale fortement irradiés. Environ 22 millions de mètres cube de terre ont ainsi été déplacés de la zone après l’accident de la centrale nucléaire dans le permettre un retour rapide de ses habitant. Cette terre est entreposée dans de grands sacs étanches sur plusieurs sites dédiés.
Les deux groupes français Orano et Veolia, en partenariat avec le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) avaient proposé plusieurs technologies inédites de remédiation des sols et des effluents contaminés. L’une d’entre elles consiste à injecter dans une colonne de flottation un mélange de terres contaminées, d’eau et de produit moussant, à y ajouter des bulles d’air afin que les particules d’argile chargées en césium soient entrainées à la surface.
Ce procédé permet de récupérer :
- D’une part, dans la partie « mousse » en haut de la colonne, les fines particules contenant une forte proportion de la radioactivité,
- d’autre part, en pied de colonne, la terre débarrassée des fines particules, donc d’une grande partie de la radioactivité.
Cette technique a été retenue pour des essais. Après test de décontamination sur des échantillons de cette terre, 70 à 85 % de la masse initiale a été traité. Il n’y reste que 33 % à 50 % de la quantité de radioactivité initiale. « Si la technologie est sélectionnée par les autorités japonaises, elle sera développée à plus grande échelle afin d’être mise en œuvre dans les communes japonaises hébergeant des centres de stockage » expliquait alors l’équipe.
« Cette terre dépolluée présente un niveau de radioactivité conforme au seuil de 8 kBq/kg fixé par la réglementation japonaise en vue d’une possible revalorisation », indiquent Orano et Veolia. « Pour améliorer encore le rendement d’extraction du césium, des optimisations de la préparation de la terre (séchage, émiettage, prétamisage et dispersion dans l’eau) ont été proposées » soulignait le communiqué de l’expérimentation.