Avec 15,3 milliards de dollars d’émissions d’obligations vertes depuis le début d’année, la France est le premier émetteur mondial de green bonds.
Les résultats publiés par la Climate Bonds Initiative révèlent que la France est repassée devant les Etats-Unis en matière d’émissions d’obligations vertes (green bonds) au premier semestre 2019, et est ainsi devenue le premier émetteur mondial. Washington occupait la première place en 2018. Un retour à la pole position après une année 2018 décevante.
Derrière ce terme un rien technique, on retrouve des emprunts émis sur les marchés spécifiquement pour financer des projets ayant un impact positif sur l’environnement (énergies renouvelables, réduction des émissions de CO2, etc).
L’obligation verte souveraine française, émise en janvier 2017 pour 7 milliards d’euros, avait permis au pays de se placer en tête de classement cette année-là. Elle a reçu plusieurs adjudications, en février et mai dernier par pour 1,7 et 2,47 milliards d’euros respectivement. Son encours s’élève désormais à 19 milliards d’euros.
Si l’an dernier, le cap des 100 milliards de dollars d’émissions avait été atteint en septembre, il n’a fallu attendre que le mois de juin pour atteindre la même taille de marché cette année. « C’est la première fois que nous franchissons cette étape clé dès le premier semestre de l’année » s’est félicité Sean Kidney, le directeur général de Climate Bonds Initiative.
Les émissions de green bonds français sont en hausse de 57 % par rapport à l’an dernier, d’après HSBC ; qui vient de relever sa prévision annuelle entre 180 et 240 milliards de dollars, contre une fourchette comprise entre 140 et 180 milliards. Moody’s partage cet enthousiasme et table sur 200 milliards de dollars de bons verts cette année. Le Climate Bonds Initiative table quant à lui sur 250 milliards.
Parmi les plus grosses émissions dans l’Hexagone, Engie arrive en tête avec 2,5 milliards d’euros. « Engie s’est engagé à concilier la vision de long terme de l’entreprise et les objectifs financiers des investisseurs. Les green bonds, qui permettent de financer la transition zéro carbone de nos clients, en sont un levier essentiel » a commenté Judith Hartmann la directrice financière du groupe.
De manière générale, les émissions sont en forte croissance partout dans le monde. Le marché mondial des « green bonds » ne pesait que quelques milliards par an en 2008-2009, et a quadruplé depuis 2015. Aux Pays-Bas, également. Le pays se place en effet en troisième position de ce classement.