L’éolien français s’enlise dans des difficultés liées à un manque de vision et des procédures juridiques lancées par des riverains hostiles.
L’éolien n’a plus le vent en poupe en France. Le nombre de projet d’éoliennes autorisées a ainsi chuté de 22 % entre 2017 et 2018 (pour une puissance installée cumulée de 1 510 MW). Et pourtant l’éolien est crucial afin de renforcer la part des énergies renouvelables (EnR) au sein du mix électrique français à l’heure de la transition énergétique.
Même l’éolien offshore, qui connait pourtant un succès considérable en Europe du nord (en particulier en Grande Bretagne et en Allemagne, qui possèdent conjointement plus de 70 % des installations) peine à prendre racine en France. Ainsi, aucun des six projets (3 MW au total), dont les premiers ont été lancés en 2012, n’a vu le jour.
Il s’agit pourtant comme l’une des énergies renouvelables les plus prometteuses, d’après Vincent Balès, le directeur général offshore France de WPD. Pour remplacer 10 GW de nucléaire, il faut 20 GW d’offshore, 32 GW d’éolien terrestre et 64 GW de photovoltaïque d’après une étude de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Une situation largement imputable à une véritable mobilisation populaire contre ces projets. Des groupes de riverains ont multiplié les recours pour retarder ces projets. « La tendance est la même dans d’autres pays européens avec des concepteurs qui peinent à obtenir des permis. Si les gouvernements ne s’attaquent pas à ce problème, ils risquent de mettre des freins à l’expansion de l’énergie éolienne en Europe », note Jean-Louis Bal, président du syndicat des énergies renouvelables.
Mais certains soulignent également le manque d’ambition de la future PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie). Le président Emmanuel Macron s’y est engagé à déployer 5,2 GW d’éolien offshore d’ici à 2028, avec un objectif intermédiaire fixé à 2,4 GW pour 2023 – soit sensiblement en dessous des espoirs des acteurs du secteur.
« Nous voyons déjà le nombre de projets se tarir et la vente aux enchères de l’année dernière n’a pas amené autant de projets d’investissements que souhaité. Si la France veut sérieusement mettre en œuvre sa stratégie nationale en matière de climat et d’énergie, le gouvernement doit régler ce problème de toute urgence » note Giles Dickson, PDG de l’association d’entreprises WindEurope.
« La question de l’autorité compétente pour délivrer les permis d’installation de champs d’éoliennes terrestres en France est en suspens depuis plus d’un an. Il n’y a donc aucun nouveau permis et aucun nouveau projet ne peut se développer », déplore-t-il par ailleurs. « Le gouvernement ne se décide pas à promulguer le décret qui réinstaurerait une autorité compétente et relancerait la machine ».
Lorsqu’on lit ici les ratios de substitution nucléaire – éolien(s) – photovoltaïque pris en compte par WPD (ce leader éolien…qui vit pour sa seule paroisse EnR) on peut pour le moins sourire ou au contraire s’énerver ! D’où ont-ils tiré (CRE dixit ) leurs statistiques de rentabilités respectives ? Faut-il croire que les chiffres français seraient à l’opposé d’une plus large statistique européenne ?
La rigueur, s’il en est une, exigerait des chiffres comparatifs entre situations similaires et non à l’emporte-voix !
Outre les diverses questions environnementales (p.ex. l’empreinte carbone globale, sur le cycle de vie complet), un fait qui motive à juste titre les citoyens contestataires, faudrait pas verser dans la résolution aux problèmes posés via l’instauration d’une forme de diktat d’une « autorité compétente ». Autorité passant par dessus le fondement des chiffres audités et de l’opinion publique, afin de complaire ce monde politique U.E., peu compétent dans ses prises de décision dont l’idéologie est sous-jacente !!!
Merci Monsieur Simon,
On ne peut mieux résumer la politique de forcing de l’énergie éolienne !
Ce lobbying atteint un pouvoir extrême, écrase les avis démocratiques de la population et des élus.
Un moratoire concernant cette énergie « très peu rentable à un coût exorbitant » a été réclamé. La population qui subit l’augmentation du prix de sa facture d’électricité et de plus en plus d’élus exigent un rapport chiffré ???
70 % des projets sont contestés parce qu’ils sont imposés coûte que coûte, n’importe où au milieu des habitations qui deviennent des zones industrielles,
en saccageant le patrimoine bâti et naturel. On se permet d’engloutir des milliers de tonnes de béton armé en terre. Ensuite, on pleure les terres agricoles et la dégradation irrémédiable de la biodiversité ???
Supprimer toute subvention à ces électricités inutiles, c’est rendre du pouvoir d’achat aux gilets jaunes, ainsi qu’à beaucoup d’autres ! Il faut immédiatement stopper le ruineux éolien en mer, déjà prévu pour 25 milliards d’euros, plus 5 milliards pour la construction de lignes à haute tension !
Elus de tous bords, souhaitez-vous rester dans l’histoire comme ceux qui auront permis, par votre passivité ou votre complicité, de défigurer la France avec des éoliennes géantes ?
vous contestez la compétitivité de l’éolien Offshore ou Onshore et les ENR en général mais que proposez vous ? Plus de Nucléaire, plus de centrales à Charbon ou à Pétrole donc plus de GES?
Ce que je perçois des opposants …des Nymbistes convaincus qui empêchent les territoires ruraux de retrouver des activités nouvelles avec pour seule motivation leur confort égoïste à court terme.