
Le gouvernement néerlandais conseille désormais aux parents de ne pas autoriser leurs enfants de moins de 15 ans à utiliser des applications comme TikTok ou Snapchat. Cette recommandation, sans valeur obligatoire, s’inscrit dans une série de mesures similaires prises ou envisagées par d’autres pays face aux inquiétudes croissantes concernant la santé mentale des jeunes.
« L’utilisation intensive des écrans et des réseaux sociaux peut nuire à la santé (mentale) et au développement des enfants », indique le ministère néerlandais de la Santé, du Bien-être et du Sport. Parmi les effets possibles : troubles du sommeil, crises d’angoisse, symptômes dépressifs, baisse de la concentration et détérioration de l’estime de soi.
Le gouvernement distingue l’usage des smartphones, celui des applications de messagerie comme WhatsApp et Signal, et celui des réseaux sociaux comme TikTok. Selon les nouvelles lignes directrices, les enfants ne devraient pas avoir de smartphone avant leur dernière année de primaire (vers 11 ou 12 ans). À partir de l’entrée au secondaire (12 ou 13 ans), l’usage des messageries est jugé acceptable, mais les réseaux sociaux ne devraient pas être accessibles avant l’âge de 15 ans. « Une approche progressive aide : apprendre d’abord à communiquer par messagerie, puis se familiariser avec les réseaux sociaux », précise le gouvernement.
Des recommandations sont aussi formulées sur le temps passé devant les écrans : aucun écran avant deux ans, et un maximum de trois heures par jour pour les plus de 12 ans. Mais, selon le ministère, il ne s’agit pas uniquement de quantités. « Une utilisation saine des écrans ne se limite pas au temps passé. Il s’agit aussi d’équilibrer les écrans avec d’autres activités, d’utiliser les médias ensemble et de favoriser des expériences positives en ligne. »
Avec ces nouvelles lignes directrices, les Pays-Bas rejoignent la tendance observée ailleurs en Europe. Soutenue par la France et l’Espagne, la Grèce a proposé une régulation européenne sur l’usage des plateformes par les enfants. Tandis que la France, la Grèce et le Danemark prônent une interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, l’Espagne suggère de relever ce seuil à 16 ans.
Aux Pays-Bas, l’organisation de défense des droits de l’enfant KidsRights a tiré la sonnette d’alarme plus tôt ce mois-ci. Elle évoque une expansion incontrôlée des plateformes et un lien direct entre usage intensif d’internet et tentatives de suicide chez les jeunes. L’organisation prévient toutefois que les interdictions générales pourraient « porter atteinte aux droits civils et politiques des enfants », notamment leur droit à l’information.
Gwladys Johnson