
La Commission Européenne a pris des mesures concernant la sécurité alimentaire en réformant l’EFSA et les règles de transparence de sécurité sanitaire, en particulier sur la question épineuse des pesticides.
Le renouveau pour cinq ans de la licence du glyphosate en novembre dernier – pesticide le plus utilisé du monde – avait divisé les européens. Malgré un avis positif de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui jugeait la substance sans danger pour l’homme (au même titre que la très grande majorité des organismes d’étude du monde), des nombreuses ONG avaient affirmé que l’herbicide créé par Monsanto représentait tout de même un risque pour la santé. Le glyphosate a par ailleurs fait l’objet d’une initiative citoyenne européenne (ICE), demandant (sans succès) son interdiction.
L’agence européenne a par ailleurs été vivement houspillée par certains qui lui reprochaient son manque d’indépendance. Afin de faire taire les critiques, la Commission européenne a décidé de réformer l’EFSA. Ce grand remaniement a pour but d’assurer une plus grande transparence concernant les enquêtes en matière de sécurité alimentaire. Selon le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis, « Avec cette réforme, les citoyens auront accès immédiatement aux études scientifiques qui viennent en soutien des demandes d’autorisation. »
Dans le cadre de cette réforme, la Commission veut créer un registre visant à compiler toutes les études commandées par des entreprises requérant une autorisation, afin de « garantir qu’elles ne cachent pas des études défavorables » aux mêmes produits. L’exécutif européen se donnerait également le pouvoir de demander à l’EFSA de commander des études supplémentaires « dans le cas de circonstances exceptionnelles, comme un haut degré de controverse autour d’une substance ». Les commissaires veulent également revoir la composition de l’agence.
Certains soulignent également que l’EFSA ne dispose que d’un budget de 80 millions d’euros par an. Aussi, la Commission vise une augmentation de son budget augmenter de 62,5 millions d’euros, soit une hausse de 75 %. « Il est nécessaire de s’assurer que les citoyens continuent de penser que le système garantissant la sécurité de nos aliments fonctionne bien », a souligné le vice-président de la Commission Frans Timmermans.