
Le monde politique résonne en ce moment des querelles sur le bien-fondé de la politique énergétique menée dans notre pays, en particulier en ce qui concerne l’électricité. Celle-ci consiste pour l’essentiel depuis 25 ans à promouvoir un développement massif des électricités éolienne et solaire photovoltaïque quoi qu’il en coûte, certes sous la contrainte de la Commission européenne, mais avec la complicité active ou la complaisance d’une majorité de nos élus et dirigeants.
Bonnet d’âne
Les résultats de cette politique sont de plus en plus visibles, et ils sont mauvais. Il ne faut pas s’en étonner. Toute personne connaissant le fonctionnement du réseau électrique pouvait le prévoir. Il est en effet impératif sous peine de blackout que soient égales à tout instant sur ce réseau les puissances de la production et de la consommation d’électricité à 1% près. Or la puissance délivrée par les éoliennes et les panneaux photovoltaïques varie très fortement et incessamment en fonction de la puissance du vent et de l’ensoleillement, c’est ce qu’on appelle l’intermittence, phénomène sur lequel l’homme n’a aucune prise. L’électricité ainsi produite, dite pour cette raison non-pilotable, ne peut donc être déversée sur le réseau sans l’assistance constante de centrales pilotables (surtout nucléaires et hydroélectriques en France, à charbon et à gaz en Allemagne). Celles-ci font une incessante gymnastique pour que la puissance totale de la production de ce mix électrique (éolien et solaire PV non pilotable + pilotable) coïncide à chaque instant avec la puissance consommée. Cette complexité entraîne automatiquement une augmentation du coût de production de notre électricité. Et comme il faut bien faire du profit, cette augmentation est répercutée sur le prix moyen de l’électricité pour les particuliers et les entreprises.
Maux comptent double
En effet un tel système requiert un double investissement en installations de production (non-pilotable et pilotable) pour assurer la même consommation d’électricité. Il faut aussi développer considérablement le réseau pour y relier les éoliennes et les panneaux photovoltaïques dispersées sur notre territoire, et payer d’une manière ou d’une autre pour l’augmentation des coûts de production des centrales pilotables, qui sont obligées de produire moins pour faire place aux électricités intermittentes. Notons ironiquement que les centrales pilotables pourraient produire à elles seules l’électricité totale ainsi produite, ce qu’elles font d’ailleurs quand le vent et le soleil sont absents. De fait, l’éolien et le solaire PV sont donc inutiles.
Grosso modo, l’augmentation des prix de l’électricité a été jusqu’ici proportionnelle à celle de la puissance installée en éolien et solaire PV par habitant.
Elle devient dramatique pour les Français car elle ronge de plus en plus leur pouvoir d’achat et augmente la pauvreté, mais aussi affecte la compétitivité des entreprises. Beaucoup d’entre elles mettent la clef sous la porte et donc licencient, d’autres délocalisent vers des cieux plus cléments.
Jamais deux sans PPE3
Malgré ce désastre, notre gouvernement persiste et signe : via la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), il compte imposer un développement massif de l’éolien et du solaire PV pour un coût estimé à 300 milliards d’euros en dix ans aux frais des consommateurs et contribuables français, alors même que des voix s’élèvent de toutes parts pour en dénoncer les risques, et la criante inutilité.
En 1952 était créée à Paris la tragi-comédie de Marcel Aymé, « La Tête des autres », une satire de la justice de l’époque qui a provoqué des réactions violentes des milieux concernés.
Ce qui se passe en France concernant la production d’énergie et en particulier d’électricité mériterait vraiment qu’un dramaturge talentueux en fasse une tragi-comédie, « l’Argent des autres ».
Votre analyse est parfaite et totalement pertinente. Elle ne demande pas, pour être comprise, un grande compétence dans la production d’électricité et n’importe qui peut comprendre que les ENRI sont une calamité technique et économique, même les politiques. Donc, pourquoi ces décisions? Eh bien je pense qu’il faut aller chercher les raisons ailleurs, peut-être dans le fait que le développement des ENRI est un fabuleux fromage pour les entreprises impliquées et que certains en profitent, mais je n’ai pas d’éléments précis, ce n’est qu’une hypothèse.