
La NASA a effectué une étude des plus passionnantes grâce à deux jumeaux faisant partie de ses équipes. Scott et Mark Kelly, cinquante ans au compteur se sont prêtés à des tests cliniques pendant près de deux ans. Lors de ce laps de temps, Scott a passé 340 jours en orbite dans la station spatiale internationale tandis que son jumeau Kelly répondait aux sollicitations des médecins depuis la terre ferme. Les analyses poussées ont montré que des modifications génétiques s’étaient produites lieu au cours du séjour spatial.
Quels sont les répercutions d’un voyage dans l’espace ? Cette question taraude les scientifiques, car ce sont de longs voyages qui sont au cœur des projets de la NASA avec Mars comme planète à atteindre et à fouler au cours des prochaines années. Une planète qui demanderait environ un an (au minimum) pour être atteinte et y revenir. C’est pourquoi, les équipes de la NASA ont entrepris en 2015 de suivre deux frères jumeaux pendant plus de deux ans afin de voir les effets de l’espace en cas de séjour prolongé. Car l’un, Scott a passé 340 dans la station spatial internationale (ISS) alors que son frère Kelly est resté sur le plancher des vaches.
Etudiés sous toutes les coutures des mois avant le départ de Scott pour l’ISS, les deux frères n’ont pas échappé à la vigilance des scientifiques pendant l’année de séparation. Leurs urines, selles, et prélèvements sanguins ont été analysés régulièrement, ceux de Scott étant envoyés sur Terre dès que possible. Ce sont en tout 84 chercheurs issus de 12 universités qui ont auscultés les deux frères et les nombreuses spécialités et examens ont permis de faire des découvertes surprenantes.
Du côté des choses déjà sues qui ont été confirmées, il apparaît que les voyages dans l’espace entraînent une perte musculaire importante et même une diminution de la taille des os en raison de leur très faible sollicitation dans l’apesanteur. Mais c’est du côté de l’ADN que les résultats sont les plus surprenants. Il semblerait bien que l’espace est un effet sur les gènes humains. Environ 1 000 ont été modifiés au cours de son séjour dans l’ISS. « La vaste majorité, plus de 90 % » sont rapidement revenus à la normale une fois revenu su Terre, selon Chris Mason, généticien au Weill Cornell Medicine.
Le plus surprenant est une « élongation des télomètres » constatée chez Scott. Les télomètres ? Un nom inconnu du grand public qui est une zone se trouvant à l’extrémité des chromosomes et qui raccourcirent habituellement avec l’âge. Or, Scott a vu ses télomètres grandir au cours de sa longue sortie en orbite. L’espace, un moyen naturel de rajeunir ? Malheureusement, la science devra trouver un autre moyen de parvenir à ce doux rêve humain. En effet, deux jours après son retour sur Terre, les télomètres de Scott avaient retrouvé leur taille initiale. Les longs voyages spatiaux ne sont donc pas sans effet sur le corps humain, mais la Terre se charge de rectifier le tir.