
L’Union européenne est en passe d’interdire plusieurs objets en plastique à usage unique dans le cadre de sa « stratégie plastique », certains immédiatement, d’autres progressivement, et de faire porter les coûts du nettoyage aux fabricants.
Dans le cadre de sa « stratégie plastique » présentée le 16 janvier dernier, la Commission européenne avait indiqué qu’elle « fixera des orientations (…) sur la manière de réduire au minimum les déchets plastique à la source ». Elle compte notamment parvenir à « 100 % d’emballages plastiques recyclables d’ici 2030 ». Grace à des documents révélés par le site d’information Politico, nous en savons désormais un peu plus sur les modalités de se politique de lutte contre les déchets plastique.
La Commission européenne a ainsi produit une proposition de directive visant à interdire un certain nombre de produits en plastique à usage unique. L’exécutif européen propose ainsi d’interdire, dans tous les États membres, les produits en plastique suivants, regroupés dans la partie B de l’annexe : cotons tiges, fourchettes, couteaux, cuillères, baguettes, assiettes, pailles, agitateurs de boisson, et bâtons de ballon (tout mécanisme conçu pour être attaché et soutenir un ballon utilisé comme jouet ou comme élément de décoration, NDLR).
Ces mesures drastiques concernent uniquement les cas où il existe sur le marché des « alternatives disponibles ». La Commission prévoit également pour les autres produits largement utilisés, comme les contenants en plastique à emporter ou les gobelets jetables, des mesures visant à en réduire « significativement » la consommation. Réduction graduelle de l’usage jusqu’à interdiction ou obligation pour les fabricants de payer les coûts de la collecte, de traitement ou de nettoyage des plages, les mesures envisagées brassent large.
Enfin, Bruxelles veut un cadre légal afin de s’assurer que les États membres collectent 90 % des bouteilles en plastique à usage unique d’ici 2025. Bruxelles ajoute que ces nouvelles dispositions devront s’accompagner de sanctions « effectives, proportionnées et dissuasives », en cas de non-respect. Enfin, les produits plastiques devront afficher, « de façon lisible et indélébile », une information sur les impacts environnementaux.
Pour rappel, moins d’un tiers des 25 millions de tonnes de déchets plastique produits actuellement en Europe sont collectés. Les plastiques représentent 85% des déchets ramassés sur les plages. Les milliards de fragments de plastique s’agglomèrent, pour des centaines d’années, dans les eaux, puis dans la chaîne alimentaire, portent de nombreuses atteintes à la faune et à la flore.