
Alors que la campagne de vaccination retient toute l’attention, les travaux de recherche sur les possibles traitements contre la covid-19 n’ont jamais cessé. Après la médiatique fausse piste de la chloroquine, les espoirs se portent désormais sur d’autres médicaments déjà existants, mais aussi sur des procédés à base d’anticorps…
Alors que la bataille pour sortir le vaccin le plus efficace n’est pas encore tout à fait terminée – Sanofi expérimente actuellement son futur vaccin universel, qu’il espère commercialiser dans moins d’un an –, celle pour trouver le traitement contre la covid-19 bat, elle aussi, toujours son plein. Face au risque de saturation des services de réanimation et donc d’explosion des décès, les chercheurs français et étrangers rivalisent d’efforts pour tenter de prévenir et de guérir le virus. À ce jour, les traitements prodigués se résument à la prise en charge des symptômes de la maladie, telles que la fièvre et les difficultés respiratoires.
Pour éviter la recrudescence de cas graves, la recherche explore depuis le début de l’épidémie la piste du repositionnement de médicaments, soit l’utilisation détournée de médicaments existants, qui ont donc déjà été testés et approuvés pour la commercialisation. L’exemple le plus marquant est celui de l’hydroxychloroquine, l’antipaludéen présenté par le désormais célèbre Professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU de Méditerranée. Après avoir suscité beaucoup d’espoirs au sein de la population, ce médicament de la catégorie des anti-inflammatoires a finalement été jugé inefficace aussi bien pour prévenir que pour améliorer la guérison de la covid-19.
Hydroxychloroquine, remdésivir, dexaméthasone, antidépresseurs
De la même manière, le remdésivir a, pendant un temps, montré des résultats positifs sur la réduction du temps d’hospitalisation. Mais le manque de preuve sur son efficacité a finalement incité la Haute autorité de santé et l’OMS à déconseiller cet antiviral, initialement développé pour lutter contre le virus Ebola. D’autres médicaments semblent, en revanche, avoir un effet prouvé sur les cas les plus graves, à l’image de la dexaméthasone. D’après les premières expérimentations, ce corticostéroïde permettrait de réduire de 21 % la mortalité des patients ventilés ou placés sous oxygène. Son utilisation pour les formes sévères ou critiques a notamment été approuvée par l’Agence européenne du médicament (EMA) et l’OMS.
Plus surprenant, les anti-dépresseurs auraient démontré une certaine efficacité sur les patients hospitalisés pour la covid-19. D’après une étude menée sur plus de 7 000 patients hospitalisés à l’AP-HP entre le 24 janvier et 1er avril 2020, leur administration aurait permis de diminuer de plus de 40 % le risque d’intubation ou de décès. En fonction du type d’antidépresseur, la réduction du risque oscillerait même entre 42 et 78 %, selon le psychiatre Nicolas Hoertel. Un essai clinique mené aux États-Unis a ensuite démontré qu’aucun des 80 patients traités par la fluvoxamine, un antidépresseur courant, n’aurait présenté d’aggravation…
Antibiotiques : LVMH finance la recherche à l’Institut Pasteur de Lille
Parallèlement au déploiement des campagnes de vaccination, de grands espoirs sont également fondés sur le remède actuellement expérimenté par l’Institut Pasteur de Lille (IPL). Depuis plusieurs mois, ses chercheurs concentrent leurs efforts sur un antibiotique commercialisé entre 1978 et 2005 pour traiter des infections respiratoires bénignes, le clofoctol. Si le Professeur Benoît Deprez, directeur scientifique de l’IPL, préfère taire le nom du médicament pour ne pas provoquer de ruée incontrôlée vers les stocks, ses équipes ont néanmoins identifié une molécule « particulièrement puissante contre le SARS-CoV-2 (ou covid-19) ». « Pris aux premiers symptômes de la maladie, ce médicament réduit la charge virale du porteur de la maladie, évite la contagion, explique-t-il. Pris plus tard, il contrecarre ses formes graves. »
Pour mener l’essai clinique sur l’Homme, l’IPL a pu compter sur le soutien financier de LVMH, qui a répondu à l’appel aux dons lancé fin janvier. C’est Antoine Arnault, l’administrateur du groupe en charge de l’image et de l’environnement, qui a lui-même contacté l’établissement pour apporter les 5 millions d’euros manquants. Le fils du PDG de LVMH (Bernard Arnault) raconte avoir voulu soutenir le projet lillois parce qu’il était justement porté par un établissement de la région d’où est originaire la famille Arnault. « En moins de 48 heures, nous avons approuvé le principe de le soutenir, confie-t-il. Dans un esprit de solidarité, nous avons souhaité débloquer rapidement l’intégralité de la somme. Nos chercheurs ont dû vivre une année à la fois éprouvante et passionnante. Ils sont notre armée. C’est aussi pour ça que nous voulions les épauler. »
Anticorps : le CHU de Nantes à la pointe
En matière de traitement, une autre piste est actuellement très sérieusement étudiée à travers le monde : celle des anticorps. Ce procédé, la sérothérapie, consiste à prélever le sang de patients ayant vaincu la maladie pour le réinjecter aux malades afin de « bloquer l’entrée du virus dans les cellules », d’après l’Académie de Médecine. Une technique utilisée depuis plusieurs années pour lutter contre le cancer ou l’hépatite B… « C’est fait pour s’adresser à un patient en début de maladie avant que le virus n’ait fait ses dégâts », résume Christian Rabaud, infectiologue au CHRU de Nancy. En France et à l’étranger, plusieurs laboratoires développent des anticorps artificiels qualifiés de monoclonaux afin de lutter spécifiquement contre le coronavirus. Aux États-Unis et au Canada, les traitements à base d’anticorps monoclonaux sont déjà autorisés depuis plus de deux mois pour diminuer le risque de développer des cas graves. L’ancien président américain Donald Trump aurait été un des premiers à bénéficier de ce traitement coûteux.
Si le procédé d’anticorps monoclonaux est actuellement examiné par l’Agence européenne du médicament, l’Allemagne a déjà donné son feu vert pour son administration aux patients atteints de covid-19, tandis que la France poursuit ses recherches sur le sujet. Depuis novembre, des essais sont actuellement menés au CHU de Nantes, où un médicament à base d’anticorps polyclonaux, le XAV-19, a déjà été administré à 450 patients pour réduire les effets pulmonaires du virus. Début février, Xenothera, la startup nantaise qui porte le projet, a annoncé que le traitement était efficace contre la covid-19, mais aussi contre les différents variants circulant actuellement dans le pays. « Nous préparons activement nos capacités de production afin de pouvoir soigner les personnes malades ! », a déclaré Odile Duvaux, présidente de Xenothera.
Trop de morts inutiles, on n’est pas des cobayes.
Liberté aux médecins de ville de prescrire ivermectine, azithromycine, hydroxychloroquine.
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